Bariloche, un petit goût de Suisse en Argentine

Bariloche, un petit goût de Suisse en Argentine

San Carlos de Bariloche (ou Bariloche pour les intimes) est une petite ville bordée de lacs et de montagnes, au Nord de la Patagonie argentine, en plein cœur du Parc National de Nahuel Huapi. C’est aussi la région des grands lacs au milieu des montagnes aux versants enneigés.

Avec ses chalets, ses restaurants de fondue savoyarde et ses pins qui sentent bon, on dit que la ville ressemble à Genève. Possible, nous n’y sommes jamais allés, mais c’est vrai qu’il y a un petit air de Suisse et d’Allemagne romande ici :)

En tout cas, nous sommes loin des paysages de la Patagonie du Sud. Fini les immensités à perte de vue, désormais il y a des arbres et du vert partout !

Un trajet pénible…

Il nous a fallu 24h de bus depuis El Chalten (avec un changement à Los Antiguos) pour arriver à Bariloche. Au delà de la pénibilité de faire 24h de bus, le voyage fut encore plus long notamment en raison de la présence d’un groupe de jeunes (Israéliens en l’occurrence) en mode « RAF » (« Rien à fou*** »). Le bus aurait été privatisé pour eux, cela aurait été la même chose. Et vas-y que je t’interpelle à 5 rangées de là, que je crie dans le bus, tiens et si on mettait de la musique à fond pour danser, il est que 23h30, pas de soucis. Quand l’un d’entre eux s’exclame, en anglais sur le ton de la blague, d’un « I have killed 1000 arabs », on ne sait pas trop quoi penser…

Après une nuit assez mouvementée, on pensait que le pire était passé. C’était sans compter un arrêt à une station, où on les a vu remonter dans le bus avec chacun une bouteille de vin blanc… Et c’est reparti pour deux heures de bordel, suivies (heureusement !) par 2h de cuvage (et donc de silence !)…

Loin de nous l’envie de catégoriser les gens, mais nous avons eu plusieurs fois « affaire » avec des touristes Israéliens vraiment irrespectueux. D’ailleurs une Israélienne elle-même (rencontrée au Sri Lanka mais vivant au Canada) nous avait exprimé son énervement face à ses compatriotes. Sortis de leurs service militaire, les jeunes Israéliens partent en voyage pour se lâcher… Très organisés via les réseaux sociaux (Facebook, Whatsapp), ils ne voyagent rarement seuls et convergent en groupes la plupart du temps.

« On assiste à une volonté collective de se laver la tête, de connaître autre chose qu’un état de guerre permanent », insiste Denis Charbit. Dans cette révolution culturelle de la décennie 1990, la jeunesse va jouer un rôle fondateur grâce à ce qui est devenu une institution : l’after army trip. De l’âge de 18 à 21 ans, les Israéliens consacrent trois années de leur vie (deux pour les filles) à l’armée. Alors, quand sonne l’heure de la démobilisation, l’envie de voyager les prend comme une fringale. Pendant huit à douze mois, ils parcourent le monde.

Mais si le but est de rechercher la destination la plus exotique possible (Asie du Sud-Est, Amérique latine, Inde), on marche toujours sur des traces balisées, afin de retrouver… des Israéliens. L’after army trip est une sorte de rite initiatique avant de rentrer dans la société, parce qu’on ne sait pas si on aura plus tard les moyens de voyager au long cours.

Source : Article Lemonde.fr

La « Suisse argentine »

Bariloche se trouve sur le côté Sud du lac Nahuel Huapi, et offre une chouette vue sur cet immense lac et la cordillère des Andes. Située à seulement 764m d’altitude, c’est une station de ski en plein hiver alors qu’en été, elle accueille les randonneurs et des centaines d’étudiants chaque jour. En effet, beaucoup d’étudiants de tous les horizons du pays viennent pour y fêter l’obtention de leur diplôme. Ils sont alors nombreux à venir en groupe d’une vingtaine/trentaine de personnes avec leurs professeurs pour profiter des bars/discothèques/activités de la ville.

La ville a été fondée en 1902 par les Suisses. Les premiers touristes arrivèrent en 1924. Et elle fut vite appelé la « Suisse argentine » en raison de son peuplement pionnier qui a fortement marqué le mode de vie, les mœurs, l’architecture et la gastronomie locale.

Naziland

On sait que Juan Peron, président Argentin, a largement protégé les nazis en fuite à la fin de la seconde guerre mondiale (avec notamment le soutien de l’Église catholique). Le scandale éclata en 1995, quand on découvrit que certains d’entre eux vivaient paisiblement à Bariloche. Le SS Erich Priebke y tenait une épicerie, Josef Mengele (« le boucher d’Auschwitz ») y aurait séjourné, Adolf Eichmann (responsable de la logistique de la « solution finale ») y vécut, et le Club andin était tenu par Otto Meiling, ancien membre des Jeunesses hitlériennes…

La ville de Bariloche semble sortie tout droit d’un parc d’attraction. Les maisons en bois, les petites musiques tyroliennes kitschounes diffusées à tous les coins de rue, les St-Bernards avachis devant les monuments qui attendent d’être pris en photo avec des touristes, c’est sympa mais pas dingue… C’est plutôt les environs qui sont sympa ici !

Il y a beaucoup des randonnées à faire : le trek menant au refuge Frey, le parc Llao Llao (se dit chao chao), le Lago Gutierrez, la cascada de Los Duendes, le Cerro Campanario, la Colonie Suisse (Colonia Suiza), le Lago Gutierrez, etc. Nous n’avons malheureusement pas tout fait, mais elles ont l’air très chouettes !

Le Cerro Campanario et sa vue à 360°

C’est en bus que nous nous y sommes rendus (le bus n° 20 et n°22 sur l’avenue principale de la ville, très simple). Nous nous laissons conduire pendant une vingtaine de minutes, le paysage défilant sous nos yeux. Le bus se remplit très rapidement, apparemment en été, les bus sont tellement pleins à craquer qu’ils ne marquent parfois pas l’arrêt pour prendre d’autres passagers. Nous arrivons au km 17 de la route, le gentil chauffeur crie « Cerro Campanario ».

Le Cerro Campanario permet d’obtenir une vue à 360° sur les lacs environnants. Le tout sans faire trop d’efforts. Il y a deux options pour atteindre le sommet : la première option, payante, via un télésiège ; la seconde, gratuite, est de marcher via un sentier. Le télésiège est ouvert tous les jours de 9h à 17h30, en deux minutes on se retrouve au sommet moyennant 200 pesos Argentins A/R par personnes. Sachant que pour 400 pesos on peut déjà s’offrir un sacré bout de bidoche et un verre de rouge on vous laisse deviner quelle option on a choisi !

En une vingtaine de minutes, on arrive au sommet. Ça grimpe pas mal, car le sentier est assez direct, mais surtout il extrêmement poussiéreux et sans grand intérêt. Une fois au sommet la vue est belle. Le panorama à 360° sur les lacs et sommets de la région est intéressant.

Le Cerro Campanario étant un incontournable de Bariloche, il est très fréquenté. Passé 10 heures, les bus touristiques affluent, et ça devient un peu la cohue au sommet, qui est de plus aménagé (café, etc). Cela nous change des randonnées faites en Patagonie. On en profite tout de même pour déjeuner au soleil, à l’abri du vent.

La route des 7 lacs, incontournable ?

La route des 7 lacs, c’est un peu « the » attraction du coin, l’incontournable que tous les guides recommandent. Le trajet consiste à suivre la route 40 de Bariloche à San Martin de Los Andes, en passant par Villa La Angustura. Pour la parcourir, plusieurs possibilités : réserver un « tour », faire du stop, ou louer une voiture. Nous avons choisi cette dernière option, synonyme de liberté !

Aujourd’hui, cette route est complètement d’asphalte, et de très bonne qualité. Ce n’est pas vieux, les derniers tronçons ont été goudronnés en 2016 ! Ça paraît anodin comme ça, mais l’état de la plupart des routes en Argentine est loin de ressembler de celles en Europe.

Une conduite locale « intéressante »

Le respect du code de la route par les Argentins est inexistant. Au delà de certains points de contrôle (fixes), où tout le monde roule à 20 km/h avec warning allumés, le reste c’est un peu le Far West. Les limitations de vitesses ne sont pas respectées, ce qui pose problème lorsque le touriste essaie de rester à 60 km/h alors que fusent des gros pick-up à 100 km/h. La distance de sécurité semble être de 50 centimètres… Et les locaux gardent le pied sur l’accélérateur y compris dans les virages, ce qui donne des dépassements hasardeux en plein virage, sans visibilité… Une route finalement assez dangereuse.

Un circuit bien fléché

A part cela, les points touristiques sont bien signalisés, avec une douzaine d’arrêts prévus pour accueillir quelques voitures. On retrouve des panneaux (en espagnol et en anglais) donnant des informations sur les lacs ou encore sur la faune et la flore du coin.

Le premier tronçon (de Bariloche à Villa La Angustura) se parcourt assez rapidement, la plupart des arrêts se trouvent après cette ville. La route est agréable et le paysage change tout le temps ! Nous sommes passés par Villa La Angustura et sommes allés jusque San Martin de los Andes, pour une pause « gouter » avant de repartir en sens inverse.

Au total, 400 km dans la journée. Les paysages sont très beaux mais en une seule journée, il n’est pas vraiment possible de s’arrêter longtemps et se promener autour de chaque lac. On passe donc beaucoup beaucoup de temps dans la voiture.

Une impression mitigée

Au final, on ne recommande pas cette excursion, à moins d’y passer plusieurs jours pour découvrir les différents points d’intérêt. Les points de vue sur les lacs sont sympa mais pas non plus époustouflants. La route présente de beaux paysages certes, mais la ville de Bariloche, avec son lac et ses nombreuses randos, en propose « de qualité équivalente ». Si on ajoute à cela la fatigue de la conduite et le coût de la location, il nous semble qu’il vaut mieux consacrer du temps à explorer les balades à Bariloche !

Bariloche, c’est aussi du chocolat et de la bière !

Nous souhaitions faire d’autres randonnées mais le beau temps n’était pas vraiment de la partie. Du coup c’était « blog » et dégustation de quelques spécialités du coin !

Bariloche est connu dans tout le pays pour la confection de chocolat, nous avons pu tester l’une des fameuses chocolateries « Rapa Nui » qui fait également des glaces à tomber ! Elise a enfin pu avoir sa glace à la pistache, et attention elle est très difficile dans cette catégorie (c’est limite si elle ne tient pas un carnet avec les meilleure glace à la pistache du monde lol).

La spécialité de Bariloche c’est le chocolat en « Ramen », une sorte de branche de chocolat en fines couches qui fond dans la bouche.

Dans cette ville, on peut également trouver une vingtaine de brasseries artisanales (d’ailleurs il existe un pass pour visiter les brasseries et déguster les bières) produisant des bières de toutes sortes : blanches,  brunes, blondes, rousses, ambrées. Plusieurs bars proposent dans leurs cartes une variété impressionnante de bières. Nous avons pu profiter d’une petite mousse en compagnie de deux chouettes français (Emmanuelle et Jérémy) qui font un tour du monde en 18 mois ! Un bien bon moment !

Après 3 jours passés à Bariloche, nous reprenons la direction du Chili (vers Pùcon) pour notre dernière étape en Patagonie !

2 réflexions sur « Bariloche, un petit goût de Suisse en Argentine »

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