Sur l’île du Nord, de la capitale aux volcans

Sur l’île du Nord, de la capitale aux volcans

Deux semaines et demi après nos premiers pas en Nouvelle-Zélande, nous faisons nos adieux à l’île du Sud. Nous aurions aimé rester plus longtemps ici, mais nous avons aussi hâte de découvrir l’île du Nord qui semble bien différente et qui promet une belle randonnée que nous attendons : le Tongariro Alpine Crossing.

Le ferry de Picton à Wellington

Après une longue et sinueuse route depuis la côte Ouest, nous arrivons à Picton pour embarquer sur le ferry Interislander en direction de l’île du Nord et de la capitale de Nouvelle-Zélande : Wellington (…raté ! ce n’est pas Auckland ! ;) ). On dit que c’est la capitale la plus cool du monde, on va donc voir ça !

La traversée dure un peu plus de 3h, et nous a couté 275 $NZ… Pas vraiment d’autres options pour rejoindre le Nord en van (il s’agissait d’un billet « ouvert » pris via notre agence de location, ce qui nous permettait d’être flexible dans la date). Après avoir « garé » notre van dans la soute, nous montons nous installer dans un des salons du pont supérieur pour profiter du paysage. Sur le pont extérieur il y a un vent de folie (et tu tapes tapes tapes…). Ici les fjords sont nombreux et immenses, il nous faut un petit temps avant d’en sortir et de rejoindre l’océan.

Wellington, une capitale très agréable

A notre arrivée à Wellington, le vent est toujours là, il s’est même intensifié. Il paraît que c’est très courant ici. On retrouve les buildings, les magasins et toute la civilisation que nous avions un peu oublié. La ville a l’air bien agréable. Seul hic, grosse galère pour se garer… Le parking coûte 4$ de l’heure partout ! C’est encore grâce à l’application Wikicamps que nous trouvons un spot gratuit, mais à 25 minutes de marche du centre. Une « promenade » après nos dernières randos !

Pour cette première journée, nous allons au I-site (point d’information, l’endroit fétiche de Julien, qu’Elise continue d’appeler « syndicat d’initiative » comme dans les années 80 lol) pour se renseigner sur les visites et prendre des infos. On aurait adoré pouvoir voir un match des All Blacks, mais la saison de Rugby étant hivernale, ce sera pour une autre fois.

Puis direction la Cuba street (une des rues principale) et montée vers le jardin botanique avec le cable car. Balade dans les jardins et sur les hauteurs de Wellington puis retour vers le campervan en passant par les Docks réaménagés. Super ambiance, une ville très agréable ! Il y a bien sur aussi une petite plage pour se baigner !

Pour dormir, peu de choix encore ici, on se dirige donc vers un parking en périphérie de Wellington. C’est l’un des rares spots de freedom camping proche du ferry, il est donc pris d’assaut. On est un peu les uns sur les autres, et un warden (gardien) vient s’assurer qu’on ne dépasse pas la limite autorisée. De nombreux PVTistes aussi sont là.

Culture Maori au musée Te Papa

Le lendemain, réveil sous la pluie ! Aux grands maux les grands remèdes, direction le Te Papa Museum. Un super musée sur la culture Maori, qui de plus est gratuit. On en apprend plus sur l’histoire du pays, et notamment sur le traité de Watangi, le texte fondateur de la Nouvelle-Zélande. Difficile d’écarter, à la lecture du traité et de ses controverses, le sentiment que le peuple Maori s’est fait « avoir »… On affirme cela bien sur grâce à notre immense expertise de la question ;)

Comme la pluie continue dehors, on profite des prises du courant et de la connexion internet du musée (la plus rapide de l’île ?) jusqu’à la fermeture pour nous occuper du blog.

Deuxième nuit sur le même parking… D’habitude nous n’aimons pas rester deux fois de suite à la même place (sauf si le site est grandiose), mais pas trop le choix là… Nous profitons cependant d’une piscine pas très loin pour prendre une douche (moyennement) chaude (et payante, of course). Pauvre Ju, comme souvent, il n’y a pas de cabine privative pour les hommes, il doit donc faire fissa alors qu’il adooooore rester sous la douche pendant dix plombes… ;)

Wellington vue d’en haut

Le lendemain matin, avant de prendre la route pour le Nord, nous montons au Mont Victoria pour admirer la vue 360° sur la ville.

En route vers les volcans du Tongariro National Park

Initialement, le plan était d’aller aux Putangirua pinnacles mais après un check de la météo pour les jours à venir, nous changeons nos plans. On file vers le Nord ! L’objectif est d’être le soir même au pied du Tongariro pour faire la randonnée le lendemain ! C’est en effet le seul jour qui semble a peu près bien pour faire la randonnée selon le site météo de la Nouvelle-Zélande, MetService, assez fiable. Pas de temps à perdre donc !

Détour par les vignobles de Martinborough

En chemin nous nous arrêtons quand même à Martinborough pour une petite dégustation de vins Néo-Zélandais. Puis (sobres), nous reprenons la route. Les paysages sont très verts avec de nombreuses collines. Progressivement, nous apercevons les volcans qui font la réputation de l’île du Nord.

Note de dégustation, pour les amateurs ;)

Mais en arrivant dans le parc national de Tongariro, c’est un énorme orage qui nous accueille ! Cela refroidit tout de suite l’atmosphère et notre ardeur… On croise donc fort les doigts pour que la météo s’arrange… Les paysages sont néanmoins magnifiques, même avec la pluie, et l’appareil photo est loin d’être au repos !

Nous dormons au site de free camping « Waikoko valley campsite » à environ 15 km du point de départ du Tongariro Alping Crossing, et nous sommes loin d’être les seuls à avoir eu l’idée vu le nombre de campervans présents…

Le Tongariro Alping Crossing

Le réveil sonne à 4h45, ça pique un peu mais une sacrée marche nous attend ! Nous devons être au parking pour prendre une navette à 6h20 et nous avons encore 20 minutes de route pour y arriver. Heureusement, le ciel est clair ce matin, la pluie est derrière nous !

Certains disent que cette randonnée vaut à elle seule le voyage en Nouvelle Zélande. Nous trouvons que c’est quand même un peu exagéré, mais la randonnée est quand même « majeure ». Ce n’est pas pour rien qu’elle est réputée être l’un des plus beaux treks à la journée au monde !

Le parc national de Tongariro est le plus ancien de Nouvelle-Zélande, classé par L’UNESCO. Le « Tongariro crossing » est en fait une section de l’une des 9 « great walks » de Nouvelle Zélande, le Tongariro Northern Circuit. Comme cette section est faisable à la journée, c’est la partie la plus populaire.

Quelques informations pratiques

La traversée compte 19,4km qu’il est faisable de faire en 7h ou 8h. La plupart des gens la font dans le même sens car le point de départ est plus haut que le point d’arrivée, limitant ainsi les dénivelés.

Cette rando est une traversée (et non pas une boucle), donc la question du parking et/ou retour est à prendre en compte avant de partir. Face à la popularité du site en haute saison, le parking au point de départ est strictement limité à 4h, ce qui nécessite l’usage de bus.

Plusieurs choix sont possibles sur ce point :

  • Se garer au parking de l’arrivée (Ketehahi) et prendre une navette pour se rendre au parking du départ (Mangatepopo). C’est ce qu’on a fait, et le seul problème est le coût élevé de la navette (entre 30$ et 35$ environ). Variante : faire du stop.
  • Se garer sur le parking du départ (Mangatepopo) et, en basse saison :
    • prendre la navette depuis le parking de l’arrivée (Ketehahi), ou
    • faire demi-tour à un peu plus de la moitié de la rando pour récupérer sa voiture. Beaucoup de gens font cela en basse saison, considérant que le chemin après le Blue Lake n’est pas le plus intéressant.
  • Se garer à Whakapapa village (le village le plus proche), et se faire emmener / ramener au point de départ / arrivée (bizarrement cette option n’est pas vraiment plus chère alors qu’elle implique deux trajets en bus).
  • Pour ceux qui ne veulent absolument pas payer les navettes, on peut tenter de faire du stop.

La randonnée se fait sur un site volcanique « alpin », il n’y a qu’un seul abri (aux trois quart de la marche) et 2 ou 3 toilettes assez odorantes situées sur le chemin. Il faut bien vérifier la météo (qui peut rapidement changer), et bien sur s’équiper convenablement (bonnes chaussures, veste de pluie, vêtement chaud). Il n’y strictement rien pour s’approvisionner une fois arrivé sur le site (y compris en eau, si ce n’est l’eau des torrents à filtrer/traiter), donc prévoyez eau et nourriture !

Le parcours

La traversée passe entre deux sommets : le Mont Tongariro (1967 m) et le Mont Ngauruhoe (2287 m). Ce dernier est mondialement connu par son surnom, le Mount Doom. C’est en effet ce sommet que Peter Jackson (réalisateur du film « Le Seigneur des Anneaux ») a choisi pour illustrer le Mont Doom du Modor.

On démarre la randonnée à 7h et on vous conseille de faire pareil pour être en haut avant 11h00 car en fin de matinée, les nuages commencent à ré-apparaître. Il faut être en bonne forme physique pour marcher les 19 km et 750 m de dénivelés positifs mais rien d’insurmontable, nous avons d’ailleurs vu des enfants sur le chemin ! Dès tôt le matin il y a en fait beaucoup de monde. Difficile d’esquiver les groupes, même si nous fuyons clairement les « blablateurs », ces groupes (sans doutes des Allemands ;) ) qui parlent fort durant toute la marche 😀

Tout au long du chemin, qui alterne entre plat et très fortes montées, les paysages sont superbes. C’est la première fois que nous voyons ce type de paysage en Nouvelle-Zélande, on ne peut donc pas s’empêcher de s’arrêter souvent pour prendre des photos et juste profiter des lieux (mais pas trop longtemps, car les « blablateurs » précédemment dépassés ne sont pas loin derrière !).

En basse altitude la voie serpente dans une plaine, la végétation loin d’être luxuriante est bien présente, bruyère et touffes d’herbe tentent de survivre sur cette plaine brûlée. Nous marchons aux abords du ruisseau qui immuablement suit son cours.

Au bout de 45 minutes nous atteignons Soda Spring, la première étape. Une cascade marque le début du cours d’eau que nous venons de longer.

Le « début » de l’ascension

On arrive à un panneau « STOP » relativement inquiétant, marquant le « début » de la « vraie » ascension… Est-on vraiment sûrs de vouloir y aller ? Bien sûr pardi !

C’est ici que la partie raide commence et c’est également à partir d’ici que nous nous sentons vraiment dans le Mordor. On est aussi un peu à la queue-leu-leu…

Après quelques dizaines de mètres d’ascension, le paysage a déjà radicalement changé ! Il n’y a pour ainsi dire plus que des pierres rouges, noires, beiges, dans un élan de fureur le volcan les aura éjectées jusqu’ici. Nous avançons maintenant dans du sable noir, mélange de cendres et de poussière volcanique.
Le sentier est bien aménagé, des escaliers nous facilitent grandement la marche mais la montée est quand même rude et quelque peu éprouvante.

Ce paysage que rien ne semble pouvoir égayer nous fascine. Des pierres, de la cendre et du sable… Par moment nous parvient une odeur de soufre nous prouvant que les volcans sont bien là et que la zone n’est pas si « morte » qu’elle n’y parait !

Au fur et à mesure que nous grimpons, nous arrivons sur une plaine au pied du volcan. En plus du trek de base, nous pourrions gravir le Ngauruhoe (2290m) ou son voisin le Tongariro (1968m). Le détour nous prendrait respectivement 3h et/ou 2h30… Vu la tête du chemin pour monter au Mount Doom (un « tout droit dans la pente ») et l’arrivée discrète des nuages… On choisi de continuer le trek de base ! Une petite demi-heure plus tard, nous sommes au point culminant du trek, Red Crater.

Au sommet

La vue est encore une fois à couper le souffle. D’un côté nous avons une vue exceptionnelle sur la vallée qui s’étend en contrebas et de l’autre, le Red Crater, les lacs émeraude et le Blue Lake nous régalent de leurs couleurs intenses. Malheureusement, le temps se couvre rapidement. Quelle chance d’être arrivés au bon moment !

En descendant vers les lacs les pierres et le sable noir font vite glisser, il faut faire très attention où on met les pieds. Certains marcheurs ne font pas trop attention et envoient rouler des cailloux… Elise a reçu une sacrée pierre sur la cheville ! Ça sent le souffre venant des vapeurs qui s’échappent du sol. On est en dehors du temps…

La redescente, sous les nuages

Puis une fois passé le Blue Lake, la marche descend quasiment jusqu’en bas. Cette partie de la traversée est plus verte, d’ailleurs au début nous étions sous les nuages… Puis progressivement nous avons pu voir le lac Rotoaira et plus loin le lac Taupo. La descente est quand même redondante et longue. La traversée se finit dans la forêt.

A peine arrivés au parking, nous entendons des grondements de tonnerre qui venaient de là-haut… Pas bon du tout ! Alors qu’on croise des gens qui semblent se lancer dans la traversée (en sens inverse), on se demande comment ils vont finir…

Contents mais fourbus, nous sommes vraiment très heureux d’avoir fini cette traversée, qui mérite tous les superlatifs qu’on lui donne !

La suite, au prochain épisode… 😀

 

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