3 jours à moto dans les montagnes du nord du Vietnam
Après la belle aventure vécue à Cat Ba, c’est en bus de nuit que nous allons rejoindre Ha Giang à l’extrême nord du pays, à coté de la frontière chinoise !
Sommaire
De Cat Ba à Ha Giang en bus
Enfin, d’abord en bus local, puis en ferry, puis en bus local, puis en taxi et enfin en bus de nuit… Ambiance locale ! Et oui, car bien qu’on ait opté pour un bus « touristique » à 3 rangées de sièges/lits, notre bus en compte « 5 » : deux rangées (sur deux étages) de deux sièges couchés (se terminant par une « boite à pieds » sous la tête du siège devant) avec au milieu un couloir qui sera progressivement transformé en 5ème rangée… Et c’est parti pour 7h de route, avec une clim’ agressive et les routes sinueuses de montagne. Une vietnamienne est malade juste devant Elise, qui respire son petit stick de menthe poivrée pour ne pas être la suivante à demander un sac…
A environ 4h37 du matin, les lumières s’allument pour la quinzaine fois de la nuit. Sauf que cette fois-ci on se fait sortir sans ménagement. On nous avait dit qu’on pouvait rester dormir dans le bus jusque 7h… Visiblement pas. Les touristes doivent sortir, mais les locaux restent couchés (normal ? ). On demande à pouvoir rester mais le bus doit partir « au nettoyage à l’extérieur de la ville ». A l’extérieur, d’autres touristes débarqués attendent devant une guesthouse aux portes fermées. Heureusement il ne pleut pas. La location de moto qu’on avait repéré ouvre à 4h30, miracle ! Elise, ultra motivée (et n’ayant surtout pas envie d’attendre sans rien faire), entraîne Julien dans une marche de 45min, sacs sur le dos. En route nous croisons énormément de Vietnamiens faisant leur jogging (rappelons qu’il est 5h ! du mat’). Incroyable !
On avait choisi « QT motorbike » vu le nombre de bonnes reviews sur internet. C’est une petite échoppe à l’extérieur de la ville. On peut y prendre une douche spartiate, et malheureusement beaucoup de motos (manuelles) avaient déjà été louées. N’étant de toute façon pas super à l’aise avec une transmission manuelle, on est parti sur une petite Honda Blade 110 cc semi-automatique (qu’on croise partout sur la route ici). Après deux tours de parking pour s’habituer à la transmission, on laisse nos sacs et c’est parti !
Note : on a choisi :
- Une moto pour deux (Elise ne se sentant pas à l’aise pour conduire)
- Un « petit » modèle, semi-automatique (110 cc, sans manette d’embrayage. Le changement des vitesses se fait avec le pied)
- L’assurance en plus
Si c’était à refaire, on choisirait :
- Une moto chacun
- Un modèle plus confortable (avec de bonnes suspensions, genre « trail »)
- Une transmission manuelle, un poil plus complexe mais sans doute plus confortable
- On garderait l’assurance, vu l’état des routes…
3 jours, 350 km
Le briefing donné par QT fut le bienvenu, et nous a permis de « calibrer » notre tour. On pensait pouvoir le squeezer en deux jours, mais avec le recul il est clair qu’il faut 3 jours minimum. Suivant leurs conseils, on a découpé notre boucle en trois grandes étapes :
- Ha Giang – Du Gia (111 km)
- Du Gia – Dong Van (105 km)
- Dong Van – Ha Giang (146,5 km)
Ha Giang – Du Gia : la partie la plus rurale
On démarre donc notre boucle, direction Tam Son. Le temps est mitigé, et il y a pas mal de monde sur la route comme nous sommes le weekend. Au col du « Heaven Gate », c’est carrément un groupe d’une trentaine de motards Vietnamiens qui débarque (avec les gilets et tout), et qui évidemment nous prennent en photo. La route continue vers les « Boobs Mountains » (ou plutôt les Twin Mountains, mais les Vietnamiens préfèrent la première option visiblement). Les paysages sont splendides, on en prend plein les yeux. Après un déjeuner très cher et très mauvais, on quitte la route principale vers Du Gia.
Cette partie de la « boucle » est moins fréquentée. C’est à travers collines, rizières, et sur des routes cabossées que nous évoluons. Dans les petits villages, les enfants nous courent après et nous crient « Hello ! ». Certains nous font des « high five » en passant (et ils tapent fort ces petits !). Il n’y a aucun touriste, nous sommes de vrais étrangers ici, et les gens nous sourient !
Dans cette zone très rurale, on ne croise que des paysans. Le long des routes, ils portent à même leurs dos le fourrage et la récolte du jour. Les enfants aussi travaillent. A 10 ans à peine, ils marchent pieds nus le long de la route, le dos courbé sous la charge. On se demande s’ils vont à l’école le reste de la semaine…
Arrivés à Du Gia, nous choisissons l’une des 3 auberges existantes pour passer la nuit. Jusqu’à la nuit tombée arriveront d’autres touristes, en moto eux aussi. Le confort est sommaire, la nuit pas très reposante, surtout pour Elise qui se sent mal avec mal à la tête, courbatures et de la fièvre. On ne le sait pas encore à ce moment là, mais c’est en fait la dengue…
Vers Meo Vac, la partie la plus « whaouh » de la boucle
Le lendemain, nous prenons la direction de Dong Van en passant par Meo Vac. On est dimanche, c’est jour de marché ! Les habitants des villages que l’on traverse sont en tenues traditionnelles, très colorées, c’est superbe. Dans les étals des marchés, c’est nous qui sommes l’attraction, tout le monde nous regarde avec de grands yeux… L’appareil photo à la main, on aurait envie de faire plein de portraits, mais ce n’est pas si simple. Lorsqu’on brandit l’appareil, beaucoup tournent la tête, certaines personnes sont inquiètes.
Et puis Elise ne se sent pas vraiment mieux ce matin. Elle a des courbatures, et dans son état, qu’une seule envie : qu’on avance et qu’on en finisse !
Le soleil est de la partie mais le vent aussi. Il fait donc beau mais frais. la route entre Meo Vac et Dong Van est majestueuse, avec des cols offrant des vues incroyables sur des vallées remplies de rizières, l’ombre des nuages défilant sur les montagnes… La route monte, descend, tournoie, et parfois se faufile au bord de ravins impressionnants. C’est le soulagement quand on aperçoit la route serpenter au fond d’une vallée, nous offrant un peu de répit sur les virages et les épingles. Nous arrivons à Dong Van en début d’après-midi. On avait initialement prévu de faire 50 km de plus vers Yen Minh pour raccourcir la dernière étape, vu que la pluie était annoncée pour le lendemain… Mais Elise est au plus mal, et nous restons ici pour le reste de la journée.
La fin de la boucle, étape rendue pénible…
Le troisième jour, la pluie est de retour. Nous partons tôt afin d’éviter les grandes pluies annoncées de l’apres midi. Cette partie du roadtrip aurait pu être vraiment sympa, mais pour nous elle a été plutôt désagréable : pluie, vent froid, route glissante, Elise malade.
Nous essayons de profiter des paysages, mais compte tenu de notre état, c’est difficile. Rien à voir avec les deux jours précédent. Il est grand temps de rentrer !
Arrivés à Ha Giang, c’est une nouvelle aventure qui nous attends, enfin surtout pour Elise…
6 réflexions sur « 3 jours à moto dans les montagnes du nord du Vietnam »
Est-ce que vous sentez encore l’odeur du napalm au petit déjeuner?
La France, avec la guerre d’Indochine, à fortement contribué à l’émergence de la guerre du Vietnam. Je recommande au passage la lecture de l’article Wikipédia sur la bataille de Den Bien Phu.
Je te souhaite Elise un bon rétablissement en Australie où vous venez d’arriver (nous avons vu tes parents dimanche) car je pense que tu dois être encore très fatigable !
Et merci à tous les deux pour vos articles et vos photos magnifiques.
Je vous embrasse.
Marie-Thérèse
Merci pour ton message Marie-Thérèse 🙂 Et merci de nous lire surtout 😉
Je vais beaucoup mieux heureusement, même si le temps n’est pas en notre faveur en Australie pour le moment !
Mais tout va très bien. Nous finissons notre parcours sur la cote Est d’ici 10 jours et nous irons ensuite vers Melbourne, puis la cote Ouest et enfin Sydney. Articles à venir donc 🙂
Nous vous embrassons bien fort tous les deux et à très bientôt !