Buenos Aires, une capitale caméléon

Buenos Aires, une capitale caméléon

Après 11h30 de vol depuis Auckland et un retour dans le temps de 16 heures, nous arrivons enfin à Buenos Aires ! On ne peut pas dire que le vol ait été des plus reposants, un steward faisait constamment des annonces ! Bref, nous y voici, changement de fuseau horaire, de climat, de langue, d’ambiance… Bienvenus en Amérique Latine ! 😀

Argentina… ça rime avec pizza !

Comme nous sommes arrivés en fin d’après-midi avec un seul repas dans le ventre, nous avions une faim de loup. Aux grands maux les grands remèdes, on file manger un repas typique en argentine… Une pizza ! Il y a en effet une grosse influence italienne dans la cuisine en Argentine. La pizza ici a une pâte plus épaisse. Les Argentins ont une façon bien à eux de la préparer et on adore ! Le tout arrosé d’une bonne bière et c’est parti pour une bonne nuit de sommeil… Ah bah non en fait, ce superbe jet-lag nous empêchera de dormir la nuit pendant bien 4 jours…

A la découverte de « BA »

Nous sommes restés 2 jours pleins dans cette immense ville, un peu court mais que nous pensions suffisant pour en prendre la température. Notre première impression de Buenos Aires est celle d’un mélange de grandes villes européennes comme Paris, Madrid, Barcelone, même Berlin par certains aspects, notamment en raison de ses grandes avenues, ses bâtiments de style haussmannien et ses petits quartiers tous mignons et pavés.

C’est LA cité légendaire du Tango, danse née dans les bas-fonds du port. La population ici s’apparente à celle de l’Europe du Sud, et ce n’est pas un hasard. Ses habitants (les Portenos), descendent des Espagnols puis des Italiens, qui ont formé le gros du continent débarqué sur les rives du Rio de la Plata depuis la fin du XIXe siècle.

À Buenos Aires, à chaque coin de rue on y croise des kiosques à journaux, des promeneurs de dizaines de chiens, des glaciers en veux-tu en voilà, des pizzerias typiques d’Argentine, des sandwicheries, des cafés. On y trouve aussi un immense métro et des bus relativement anciens un peu partout.

Informations pratiques

Pour prendre les bus ou métro à Buenos Aires, il faut posséder la carte “Sube” qui s’achète dans les kiosques à journaux (entre 25 et 35 pesos argentinos la carte). Vous pouvez en avoir une pour deux, il suffit de mettre de l’argent dessus pour la charger (au niveau des caisses dans les métro) et vous passez la carte à chaque passage. Les bus sont plus chers que les métros, ils vont de 5 à 6,50 ARS par trajet, contre 4,50 ou 5 ARS pour le métro.

ASTUCE : vous pouvez arriver jusqu’à 10 ARS en négatif sur la carte. Donc au moment de quitter la ville, faites bien le calcul :)

Pour trouver votre itinéraire en colectivo, metro ou autre à Buenos Aires, voici un site qui va vous aider. Il vous monte toutes les possibilités de trajet : www.mapabuenosaires.gob.ar

Buenos Aires compte presque 3 millions d’habitants et est divisé en 48 quartiers. Nous n’en avons visité que quelques-uns. En voici un petit topo, avec quelques anecdotes.

Le Centro et son architecture

Comme son nom l’indique ce quartier est le cœur de la ville. Notre tour commence à la Plaza Lavalle où se trouve le Teatro Colón, le plus vieux et plus beau (d’après les Argentins) théâtre d’Amérique du Sud, ainsi que le palais de justice.

Nous continuons en direction de la Plaza de la Republica, au milieu de « l’Avenida 9 de Julio » (en hommage à l’indépendance de 1816), une « petite » avenue de 10 voies en plein centre-ville (140 mètre de large) ! Cette place est facilement repérable avec son obélisque et ses lettres végétales géantes « BA » où tout le monde vient poser pour la photo… Enfin surtout les chinois !

En continuant vers la Plaza de Mayo, on atteint le « coeur » de la ville, avec le Palacio de Gabierno (maison du gouverneur), aussi appelée Casa Rosada en raison de la couleur (rose) de sa façade. C’est ici que réside le pouvoir exécutif de la nation (le Président de la République). On y trouve aussi d’autres bâtiments importants (l’édifice du Gouvernement de la ville de Buenos Aires et le siège central de la Banco de la Nación Argentina – Banque nationale du pays).

S’y trouve aussi la Cathédrale Metropolitana, qu’on identifie pas tout de suite avec sa façade de colonnes enclavée entre de gigantesques immeubles. D’ailleurs, n’ayant pas de guide, nous ne l’avons pas vu de suite et avons donc raté la visite de son intérieur (qui est apparemment vraiment joli avec ses diverses alcôves).

Les goûts et les couleurs…

Le Palacio de Gobierno est surnommé Casa Rosada du fait de sa couleur. Une teinte qui sent le compromis politique : en 1868, deux partis s’affrontaient, les Fédéralistes (en rouge) et les Unitaristes (en bleu pâle). Le président Sarmiento, dans un but consensuel, fit donc peindre le siège du gouvernement en rouge, puis en bleu pâle… ce qui donna cette sorte de rose.

Dommage pour nous la Plaza de Mayo place était en travaux ! Mais c’est d’habitude ici qu’ont lieu la plupart des manifestations (et les Argentins, c’est un peu comme les Français, les manifs ils aiment ça !). Par contre, tous les jeudis on peut y voir des grands-mères manifester silencieusement en hommage à leurs enfants perdus sous la dictature…

Puerto Madero, l’ancienne zone portuaire

Il s’agit du quartier le plus récent et moderne de la ville, ancienne zone portuaire réhabilitée et rénovée.

A l’origine, en 1887, un commerçant nommé Madero eut l’idée de créer un port moderne pour les bateaux de marchandises. Mais vers 1910, ce port se retrouva vite dépassé par la taille et le volume des bateaux. Du coup le gouvernement fonda un autre port à l’extérieur de la ville, le Puerto Nuevo, toujours opérationnel aujourd’hui. Puerto Madero sombra alors dans la décadence et l’inutilité, devenant l’une des zones les plus malfamées de la capitale. Dans les années 1990, la municipalité a entrepris de transformer entièrement ce quartier (à coups de millions de dollars). Et le résultat est ahurissant ! Aujourd’hui ce quartier est le plus sur, le moins peuplé, mais aussi le plus cher au mètre carré de BA, avec la construction de magnifiques lofts.

Il est agréable de se balader près du Puente de la Mujer (pont de la femme), le pont artistique en forme de lyre. Le mélange entre les anciens bâtiments et les nouveaux est intéressant, et le quartier très sympathique.

San Telmo, l’esprit bohème

On a le sentiment d’être à Barcelone dans ce quartier. Ici, on sent que la ville a vécu, les ruelles sont plus petites et pavées, les murs sont souvent tagués, on y croise de vieux cafés de quartier et surtout on respire l’atmosphère « bohème ».

San Telmo fut un quartier résidentiel chic jusqu’à la fin du XIX siècle, avant d’entrer en déclin et de se paupériser. Car les épidémies, la fièvre jaune surtout, poussèrent les riches familles à se réfugier dans les quartiers nord (Recoleta, Palermo, Barrio Norte). A leur place s’installèrent des immigrants européens, notamment italiens. Les belles demeures aristocratiques furent alors divisées en petits appartements. Puis le quartier s’est fait bohème, et dans ses bars est né le tango. Aujourd’hui encore, on y trouve la plupart des lieux où se conserve cette tradition.

Si vous aimez les antiquités, allez faire un tour au « Mercado de San Telmo ». Le dimanche lors de la « Feria » le quartier est envahi par un immense marché aux puces, autour de la Plaza Dorrego ou encore dans la rue « Defensa », où on y trouve de tout et de rien. Nous n’y sommes pas allés mais apparemment cela vaut le détour. Par contre, c’est plus pour le plaisir des yeux que pour le porte-monnaie.

Pour les fans de BD, c’est aussi à San Telmo que vous trouverez votre bonheur. Nous sommes tombés par hasard sur le « Paseo de la historieta » (passage de la BD) dans lequel plusieurs personnages de BD ont été reconstitués dans la rue en figurine à taille humaine ou simplement en street-art. C’est le moment où jamais de prendre une photo avec Mafalda, la mascotte de l’Argentine. (Rendez-vous dans la rue « Balcarce »).

La Boca et ses maisons colorées

La Boca et son « Caminito », c’est un peu la « carte postale » de Buenos Aires. On nous avait prévenu d’y aller seulement en journée, et d’y faire bien gaffe, car c’est le quartier le plus pauvre de la ville. On s’attendait donc à un coupe-gorge, mais en fait c’est tellement touristique que le quartier était rempli de policiers un peu partout. Donc pas d’inquiétude (juste une petite dose de prudence, notamment dans les alentours si vous vous éloignez de la zone la plus fréquentée).

La « photo » traditionnelle de ce quartier ce sont les maisons peintes de toutes les couleurs. Elles sont finalement assez concentrées et il n’y en a pas tant que ça. A l’intérieur, les échoppes pour touristes ne manquent pas ! Des « danseurs » de Tango attendent aussi pour prendre la pose le temps d’une photo.

Les amateurs de « futbol » ne manqueront pas d’aller faire leur pèlerinage au stade de la « Bombonera » où joue la mythique équipe de la « Boca Juniors ». Un certain Maradona y a fait ses armes…

L’histoire picturale du quartier débute avec un bébé abandonné qu’une famille pauvre de La Boca prit sous sa protection. L’enfant grandit et devint un peintre célèbre des années 1920 : Quintela Martin (1890-1977). Il demanda à tous les habitants de La Boca de venir peindre les murs de l’école. Chacun vint avec un fond de pot de peinture de couleur différente. Les habitants apprécièrent le résultat et badigeonnèrent leurs maisons faites de bois et de tôle de la même manière. Ainsi est né dans les années 1930 le style de La Boca, plein de gaieté naïve et bariolée, véritable pied de nez à la pauvreté du quartier !

Palermo, le quartier bobo

Palermo est un autre quartier où il doit être agréable de loger. Nous ne nous sommes malheureusement pas éternisé dans ce quartier mais on a retrouvé l’ambiance « bobo » du quartier du Marais à Paris avec ses boutiques branchés et ses restaurants et cafés.

Parce qu’il est très étendu, le quartier de Palermo a été subdivisé en micro quartier :

Palermo Viejo ou Soho, à l’Est, rappelle l’effervescence du même quartier londonien. Bars et boutiques de créateurs ont remplacé les garages et ont signé l’avènement d’une nouvelle ère, celle du shopping !

Palermo Chico (qui signifie « petit », mais le faux ami marche aussi, c’est le coin le plus chic), est très résidentiel

Le Parque de Palermo, véritable havre de paix au milieu de l’active capitale

Palermo Hollywood, où draine le milieu du show-biz porteno, avec multitude de restaurants et bars

Les jardins de Palermo

Histoire de respirer un peu et de s’écarter du bruit de la ville, nous sommes allés nous balader dans les jardins de Palermo. Ils s’étendent de la Plaza Italia jusqu’à l’aéroport domestique.

Ces jardins comprennent le jardin botanique, le Zoo Ecopark (qui était fermé quand nous y étions), les jardins japonais (payants), la roseraie, le planétarium Galileo, et d’autres encore.

La Floralis Generica

Dans le Nord de la ville, à l’Est des parcs de Palermo et à côté de l’impressionnante façade de la faculté de droit, se trouve une énorme sculpture en forme de fleur, « Floralis Generica ».

Créée en 2002, cette œuvre d’art métallique conçue par l’architecte argentin Eduardo Catalano fait 23 mètres de haut pour un diamètre de 32 mètres lorsque ses pétales sont ouverts. En effet, l’œuvre est sensée pouvoir s’ouvrir et se fermer, ainsi que pivoter pour suivre le soleil. Lorsque nous y étions, elle semblait fort immobile. Il semblerait qu’à la construction un des pétales ait mal été monté, rendant le mécanisme défaillant…

Recoleta et son cimetière angoissant

Recoleta est le quartier le plus chic de Buenos Aires. On y trouve de grands hôtels et boutiques de grand luxe. Mais on y vient surtout pour visiter son célèbre cimetière, considéré comme l’un des plus beaux du monde (oui oui il existe bien un classement pour les cimetières). 4870 tombeaux sur 55000 m². Un véritable petit village abritant de somptueux caveaux combinant luxe et solennité. D’ailleurs plus de 84 d’entre eux sont classés monuments historiques !

Ici, tous les caveaux ont une architecture différente et de grands noms argentins (présidents, généraux, grandes familles de BA) sont enterrés ici. Eva Peron (aussi appelée Evita), repose (après une histoire un peu lugubre) ici. Comme on ne la connaissait pas, on a fait quelques recherches et il s’agit d’une femme politique argentine qui a joué une rôle actif dans l’émergence des droits de la femme et des droits sociaux en Argentine. Elle reste très présente dans la conscience collective des argentins. Elle est décédée en 1952, à l’âge de 33 ans.

Si ce cimetière parait hallucinant par ces véritables villas pour défunts, nous avons aussi été choqué (surtout Elise) de pouvoir apercevoir les cercueils recouvert de poussière, à quelques centimètres de nous, entreposés dans les caveaux…

On trouve ici presque exclusivement des caveaux familiaux et non des tombes. Le dernier arrivé est placé à l’étage supérieur et, au fur et à mesure de l’arrivée des suivants, il descend d’un niveau. Quand il caveau est plein, on rassemble les restes du plus ancien qu’on met dans une urne afin qu’il prenne moins de place.

Bon, par contre comme les cimetières ne sont pas des lieux de prédilection pour nous, on y est pas restés plus d’une heure.

Notre ressenti sur Buenos Aires

On s’est fait la remarque après avoir quitté Buenos aires (c’est toujours après qu’on a les bonnes idées, un peu comme l’esprit d’escalier) : il nous a manqué un guide pour véritablement découvrir cette ville et plonger dans son ambiance.

Nous avions récupéré un guide papier fait par la ville mais un peu trop général (un petit « routard » aurait été bien mieux), et nous n’avions pas fait notre habituelle to do list en amont sur internet. Du coup nous regrettons de ne pas avoir suivi l’un des nombreux « free walking tour » qui se développent un peu partout dans les grandes villes.

C’est en faisant quelques recherches pour l’écriture de l’article (identifier les bâtiments, lire un peu d’histoire, se renseigner sur les personnages pour ne pas vous dire de bêtises) que nous avons réalisé avoir « loupé » 2 ou 3 trucs : les intérieurs du Teatro Colón ou de la cathédrale métropolitaine par exemple. Au delà des bâtiments qu’on aurait pu voir, c’est surtout l’atmosphère, l’ambiance, la vie locale, qui semble nous avoir échappé.

C’est toutefois avec une grande curiosité que nous attendons de voir la suite des richesses de l’Argentine…

2 réflexions sur « Buenos Aires, une capitale caméléon »

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