Culture et traditions à Bali
Nous avons pu constater durant ces 3 semaines que les fêtes, rites et cérémonies ont une importance considérable à Bali. Tous les jours, il se passe quelque chose ! Et au moment de la pleine lune les activités redoublent.
Sommaire
Les danses balinaises
Les balinais vivent, respirent, prient, communiquent à travers la musique, la danse, le chant et le théâtre. Les danses traditionnelles sont un mélange de tout ça : théâtre, musique, histoire et bien sur la danse. Elles sont toujours exécutées par des bénévoles ou des amateurs lors des cérémonies de village, et elle racontent des histoires et des légendes fantastiques.
Le Legong est un genre de danse balinaise classique qui, selon la tradition, représente le ballet céleste de nymphes divines et raconte le Mahabharata, une épopée sanskrite de la mythologie hindoue considérée comme le plus grand poème jamais composé. Des danseuses d’une féminité et d’une grâce remarquables portent de luxueux costumes dorés et des coiffures garnies de fleurs, et manipulent parfois un éventail. Elles sont accompagnées d’une musique exécutée par un orchestre gamelan avec colophanes, tambours, gongs et cymbales. Les mouvements des yeux, des mains, des doigts, les postures sont tres precises ! Elle est enseignée dans toutes les écoles, dès l’age de 5 ans aux petites écolières balinaises.
La danse Kekak est une sorte de transe qui raconte l’histoire du Ramayana. Au moins 50 hommes habillés en sarong à carreaux chantent et dansent en cercle autour d’un feu de torches en bambou. Il n’y a pas d’orchestre, seulement les chants en chœur des hommes qui représentent des guerriers. Ils utilisent plusieurs onomatopées pour chanter, le plus utilisé étant un son qui fait « tchak » répété selon un certain rythme.
La danse du Barong est une des plus célèbres. Le bien représenté par la créature mythique Barong affronte le mal Rangda, reine des sorcières. Selon la tradition balinaise, le bien et le mal cohabitent. Pour cette raison, l’histoire se termine sans vainqueur.
Le Sanghyang était à l’origine une danse rituelle visant à éloigner les mauvais esprits du village. C’est dans les temples que les séances de prières ou d’exorcisme incluant ce style de danse se déroulent la plupart du temps. Le Pemangku, le prêtre, préside la scène. Les danseurs sont alors mis en transe tandis que le religieux se prépare à la procession. Chez les Balinais, le Sanghyang est aussi appelé la danse des anges quand ce sont les jeunes filles et les femmes qui le pratiquent.
Le Wayang Kulit, qui techniquement n’est pas une danse mais plutôt un spectacle traditionnel balinais de marionnettes en cuir. Ça raconte des histoires épiques avec plusieurs protagonistes de la mythologie Hindou. Les balinais croient que la danse et la musique, ainsi que les masques et les marionnettes sont des moyens de communiquer avec les esprits.
Nous avons pu voir deux danses : le Lelong et le Kecak. Ces danses ont eu lieu dans un temple à Ubud pas très loin de notre hôtel, dans le cadre d’un échange culturel entre la Chine et Bali. Le spectacle a commencé par une danse Legong, réalisée par des jeunes filles. Puis un petit garçon (8-9 ans) a dansé, seul, avec une grande technique et de nombreux mouvements ! Le voir danser avec les yeux grands ouverts était plutôt déconcertant…
Enfin nous avons vu une danse Kecak. Pour cette dernière, fort heureusement nous avons reçu une feuille avec le script et le détail des chapitres… Mais même avec cela ce n’était pas simple de comprendre ! Pas moins de 50 hommes torse-nus, sari autour de la taille et portant une petite fleur de frangipanier à l’oreille sont en cercle autour de torches en bambou et dansent et chantent. L’histoire est la suivante : le prince Rama a secouru la princesse Sita qui a été kidnappée par le méchant roi de Lanka. Il y a aussi l’intervention d’un singe blanc à un moment donné, mais faudrait qu’on relise l’histoire pour vous expliquer en détail ;) Le spectacle est long, pas moins de 30 minutes. C’est une vraie danse de transe, comme un exorcisme, c’est saisissant, intriguant, étonnant.
Les offrantes et protections
Bali est une enclave hindouiste dans un archipel musulman. On y trouve des offrandes partout, disposées à plusieurs niveaux (au sol, à mi-hauteur, et en hauteur) correspondants à différents esprits.
Les plus visibles sont celles par terre : une petite barquette en feuille de bananier tressée accueillant des fleurs (chaque couleur ayant une signification), de l’encens, du riz, de la nourriture parfois avariée etc, ; On appelle ces offrandes Segehan et elles sont déposées chaque matin devant toutes les portes (et aussi sur les routes !) pour éloigner les mauvais esprits.
Dans un premier temps, nous avons fait tout notre possible pour éviter de marcher dessus et de tout défoncer, mais c’est simplement le fait de l’avoir déposé qui compte pour les Balinais ! D’ailleurs, à la fin de la journée, les offrandes qui sont sur la route sont toutes écrasées (par les voitures, les scooters, les piétons, etc).
Les autres offrandes, extrêmement codifiées, nécessitant parfois des heures de confection, s’appellent Cagang Sari et sont toujours déposées en hauteur devant les temples et les habitations. Destinées aux Dieux vivant dans les montagnes, ces offrandes comportent aussi des sucreries (gâteaux, fruits, bonbons…) et un bâton d’encens, le tout aspergé d’eau bénite. Contrairement aux mets des Segehan, les Dieux préfèrent la nourriture plus raffinée (et non avariée comme pour les Démons voraces). Pour les Balinais, c’est un acte de gratitude et de remerciement, il ne s’agit pas d’un acte de peur d’une quelconque punition ou d’une superstition.
Du coup ces offrandes sont ici un acte normal, logique, évident, une manière de garder de bonnes relations avec les autres et les esprits. La plupart du temps ce sont les femmes qui font ces rituels. Elle prient en posant les offrandes, leurs gestes sont lents et délicats et elles ont leur incroyable faculté de concentration malgré le boucan ambiant !
Temples et cérémonies
La religion a une importance primordiale dans la vie des Balinais. On retrouve des dizaines et des dizaines de temples tout au long des routes. Chaque village possède au moins trois temples et chaque famille installe sur son terrain un sanctuaire privé, constitué de mini-temples et d’autels. Du coup, l’architecture religieuse est omniprésente.
La figure de Ganesh, le dieu éléphant de la sagesse, est souvent présente dans les habitations, de même que celle de Bouddha. Les hindous considèrent ce dernier comme l’une des incarnations terrestres du dieu Vishnou. Les cérémonies religieuses sont nombreuses à Bali, elles rythment la vie des habitants. Il n’est pas rare que quelqu’un explique qu’il ne sera pas disponible tel jour en raison d’une cérémonie (comme notre chauffeur pour le Mont Batur). De plus, ils ont un calendrier spécifique avec des semaines aux durées variables… Les cérémonies sont nombreuses et servent aussi de ciment social, puisque tout le monde se retrouve au temple afin de les préparer.
Une des cérémonies « marquantes » pour nous autres occidentaux est l’incinération d’un défunt. Nous n’avons pas pu y assister, mais nous avons croisé une cérémonie de ce genre en chemin à Nusa Lembongan. Nous avons par ailleurs vu plusieurs tombes, qui ici sont protégées du soleil par des petits parapluie/parasols. De nombreuses offrandes sont posées sur les tombes : fleurs, verres d’eau, bâtons d’encens, etc.
L’architecture balinaise traditionnelle
Les maisons traditionnelles à Bali sont organisées en « compound » : un terrain qui rassemble plusieurs constructions, selon des règles et hiérarchies bien établies.
A Bali, la montagne (le Mont Agung) est sacrée, car c’est de là que résident les esprits (et de là que coule l’eau purificatrice). A l’opposé, la mer est le réceptacle des impuretés. Cela créé un axe cardinal « Nord-Sud » (la plupart des balinais vivant au sud du Mont Agung). A cela s’ajoute un autre axe « Est-Ouest » : l’Est, le levant, symbolisant la vie, et l’Ouest, le couchant, symbolisant la mort.
Ces points cardinaux ont une influence sur l’organisation des maisons à l’intérieur du terrain. Pour entrer sur le terrain, il faut déjà passer une porte étroite et sur-élevée dans le mur d’enceinte. Souvent cette porte d’entrée n’a pas de porte à proprement parler, mais un mur situé derrière l’ouverte, pour bloquer le passage des esprits impurs.
On trouve au Nord-Est (« meilleure » position selon ce système cardinal) le temple familial, avec souvent à coté un pavillon de cérémonie. Puis les habitations à proprement parler, selon une certaine hiérarchie (le « meilleur » emplacement pour le chef de famille, etc). Les autres pavillons accueillent les autres membres de la famille. La cuisine se trouve au sud-ouest.
Lorsqu’une fille se marie, elle part vivre dans la maison de son mari (sauf s’il n’y a plus d’hommes dans la maison de la femme). Pour le coup on se marie vraiment avec sa belle-famille ici !
Les cerfs volants
Nous avons pu voir beaucoup de cerf-volants dans le ciel de Bali. La période de juin à septembre est la saison des vents donc la meilleure pour cette activité. Les cerfs-volants sont pilotés par des adultes et des enfants partout dans la rue. C’est une coutume très développée sur l’île depuis de nombreuses années et qui se transmet de génération en génération. Des compétitions sont d’ailleurs organisées chaque année en juillet et aout.
Les cerfs-volants représentent aussi la religion, cela leur permet de se rapprocher des dieux et de les remercier pour les récoltes qu’ils ont pu avoir durant l’année.
Les coqs
Ils sont partout… en liberté ou sous cage en feuille de palmiers tressés, on en voit partout. Et surtout on les entend partout ! Difficile de dormir le matin (voire même la nuit, certains chantent à 3 heure du mat’ !).
Il existe même des combats de coqs bien qu’étant officiellement interdit depuis 2005. Ils sont considérés comme un acte sacré et sont censés apaiser les énergies perturbatrices des démons, en faisant couler le sang des coqs. Ils font partie intégrante de la culture balinaise. Nous n’en avons pas vu et c’est tant mieux…