Indonésie : escapades à Bali (Kuta, Canggu, Ubud et Jatiluwih)
On est arrivés « un peu en avance » à l’aéroport de Colombo… à 15h pour un vol prévu à 1h du mat’ … Bon. On était loin du « quart d’heure » de sécurité. Mais la logistique des trains et bus au Sri Lanka nous y a forcé. Du coup l’attente fut longue et pas très agréable. Mais ça nous a permis de finir tous nos articles sur le Sri Lanka comme vous l’avez sans doute remarqué ;)
Notre étape à Singapour a été courte. On a voyagé avec Singapour Airlines, et on recommande : bon accueil, bons films, nourriture très bonne (on a même eu une glace Magnum en dessert héhéhé Elise était comme une enfant !).
A la sortie de l’aéroport Denpasar nous nous faisons alpaguer par les taxis de l’aéroport (bleu foncé) mais nous les esquivons pour en prendre un plus loin qui sera moins cher (« Blue Bird », bleu clair).
Fraichement débarqués, nous avons le sentiment que Bali n’aura rien à voir avec le Sri Lanka. Tout est tellement plus développé ici. De vraies routes, des supermarchés avec des aliments plus variés, fini les tuk-tuk et les bus collectifs, place aux voitures et surtout aux scooters ! Ce sentiment se confirme une fois arrivé à l’hôtel, qui sans être « luxueux » n’a quand même rien à voir avec nos logements des trois dernière semaines. Et la douche est chaude ! Nous passerons cette première journée à continuer de rédiger nos derniers articles sur le Sri Lanka et nous reposer. Nous rencontrons deux espagnols qui voyagent en Asie pour 8 mois et qui sont presque à la fin.
Comme ils repartent demain sur une autre île d’Indonésie, nous partagerons un taxi pour retourner à l’aéroport, car un invité nous attend : Clément (le frère de Julien) débarque le lendemain pour trois semaines !
L’Indonésie est immense et très étirée, il y a plein d’îles magnifiques mais pour ce voyage on a choisi de se concentrer sur les iles de Bali, les îles Gili et Lombok. On vous détaille nos escapades sur l’île de Bali !
Sommaire
Les plages de Kuta & Canggu
Kuta et Canggu sont deux zones proches de Denpasar réputées pour leurs spots de surf. Beaucoup de gens semblent adorer l’atmosphère décontractée de la zone, qu’on aura pas trop ressentie (on est peut être pas restés assez longtemps). Notre hôtel est sympathique avec piscine mais un peu trop loin de la plage. Après deux mois à crapahuter, quand on regarde la carte on se dit que c’est jouable à pied… Mais pour Clément, et ses 10h d’avion dans les jambes, le trajet sera long… Il espérait une journée « light », ce sera 2 heures de marche aller – retour :)
La plage de Canggu est immense, avec du sable noir, des grosses vagues (beaucoup de drapeaux rouges signalant des zones de danger) et des transats payants… Nous avons donc profité du soleil, baignade pour Julien, sieste pour Clément et lecture pour Elise !
On avait « missionné » Clem de rapporter quelques victuailles de France, en particulier du vin et du fromage (et oui nous sommes déjà en manque des mets français après 2 mois…imaginez donc dans 10 mois… :) . Et ENORME surprise, il nous a ramené non seulement du vin mais un magnum de Bordeaux s’il vous plait et pour accompagner cela un camembert, du Beaufort, du Comté fruité et de la Tomme de Savoie ! Nous avions trouvé du pain français ( !) sur la route en revenant de la plage et avons pu faire un succulent repas le soir même. Le bonheur ne tient pas à grand chose :) Encore un immense merci à Clément ! Pour la petite histoire il a failli ne pas passer la douane à cause du vin, car c’est 1 litre par personne max (oups, ils lui ont dit que la prochaine fois ils le détruiront…).
Le centre culturel à Ubud
Ubud, plus au centre de l’île, est réputé être le « centre culturel » de Bali, avec de nombreux ateliers d’artistes et de production de sculptures de bois, de batik et autres.
Sur l’île de Bali, il n’y a pas de transports publics. Cela nous change complètement du Sri Lanka où on pouvait prendre des bus partout. Et pour compliquer la tâche, il y a une vraie mafia des transports pour aller d’un lieu à un autre, ce qui nous laissait les options suivantes :
- utiliser un taxi, et donc la course sera facturée en fonction du « taxi meter », ce qui sur des longues distances revient très cher (ça peut monter jusqu’à 1 million de roupies, environ 60€)
- utiliser un chauffeur privé, et pour Canggu – Ubud la course est à 350 000 roupies (22€)
- utiliser Uber, l’application qui permet de mettre en relation des chauffeurs et des nécessiteux comme nous ! Et la, la course est à 105 000 roupies (7€) !
Avec notre budget « tour du monde », y’a pas photo : on essaie avec Uber.
On réserve la course via l’application, la voiture est censée arriver dans 10 min. Sur la carte de l’application, on regarde la petite voiture se diriger en temps réel ! Mais au bout de quelques minutes, on s’aperçoit que la course est indiquée comme étant commencée et que le chauffer ne vient pas vers nous mais vers la destination où on va ! Euuhh… On contacte le chauffeur par messagerie. La voiture continue dans la même direction. Finalement le réceptionniste de notre hôtel l’appelle, et le chauffeur nous dit qu’il faut que l’on annule la course, qu’il ne viendra pas nous chercher, qu’il est trop loin !
Nous avions déjà eu un problème avec Uber la veille à l’aéroport. Un chauffeur avait accepté la course, puis avait envoyé un message demandant où on était et où on allait (alors que l’on doit indiquer ces info pour toute course…). Puis il a voulu négocier le prix, en disant qu’il ne pouvait pas venir à l’aéroport, il a doublé le prix, bref on a clairement refusé.
Du coup on a retenté avec une autre application, Grab, recommandée par le réceptionniste, et cette fois-ci car marche ! La voiture arrive en quelques minutes et nous dépose sans encombre à notre destination.
Sur la route on a croisé de nombreuses pancartes indiquant que la zone est interdite aux Uber / Grab, parfois même aux taxis « Blue bird » qui sont les seuls à être vraiment honnêtes. Ce n’est donc pas facile de circuler dans les environs d’Ubud à moindre prix ! Uber & consorts jouissent d’une mauvaise réputation, et comme en France, on ne sait pas trop à qui donner notre argent : des taxis très chers, qui noyautent le marché, ou une société américaine qui fait son beurre sur l’absence de réglementation (charges fiscales, etc) ? Les touristes rencontrés, ici ou ailleurs, sont unanimes sur les taxis en général : trop chers, arnaquant les gens, profitant d’une situation de monopole… Il semblerait qu’on puisse trouver une solution « intermédiaire »… Le lobbying des uns et des autres ne se fait sans doute pas en ayant en tête les intérêts des consommateurs.
Une des options de transport la plus économique (de nombreux touristes le font) est de louer des scooters pour toute la durée du séjour à Bali. Cela implique souvent de laisser une partie de ses bagages à un point de départ/arrivée. Et de conduire son scooter sur les routes balinaises… On a choisi de voyager en voiture (plus chère mais mieux amortie à trois), que ce soit en taxi / chauffeur privé / Uber d’une destination à l’autre, et sur place on loue des scooters.
Le Nord de Ubud
Notre hôtel à Ubud est assez loin du centre (25min en scooter), ce qui du coup n’a pas simplifié nos histoires de logistique. L’avantage c’est qu’il est au calme, Ubud tant une ville très animée. Du coup on décide de louer deux scooters pour plus de flexibilité.
Nous voila donc avec nos scooters en partance pour le Nord de Ubud, et on constate très vite que c’est effectivement la meilleure option pour aller de sites en sites ! Cela étant dit, la circulation est dense, et les sites que nous voulons visiter ne sont pas tout près. C’est après 40 minutes que nous atteignons les rizières de Tegalalang.
Les rizières de Tegalalang
C’est un endroit dépaysant, mais où la proximité avec le tourisme d’Ubud a développé une drôle de pratique : des « péages » (donations obligatoires) sont installés par les paysans à certains points stratégiques… Le prix est libre, mais on a lu que c’était environ 5000 roupies par personnes. Nous avons du en passer deux. La balade est très cependant sympathique.
Le Temple aux eaux sacrées de Tirta Empul
Nous ré-enfourchons nos scooters et nous nous dirigeons vers le temple aux eaux sacrées de Tirta Empul au nord de Ubud. En arrivant, un homme nous dirige vers un parking que nous devons bien-sûr payer. L’entrée du temple mème est payante (40 000 roupies, 2,5 €), mais on commence à avoir l’habitude…
Le temple abrite des sources sacrées qui auraient été créées par le dieu Indra et auraient des propriétés curatives. Les Balinais y viennent pour se purifier.
Dans un grand bassin aux eaux cristallines, on voit au sol le sable remuer à l’endroit où les sources émergent. L’eau jaillit ensuite à travers 13 trompes dans les deux bassins de purification sacrés. Les Balinais et Hindous font la queue dans les piscines en attente de passer la tête sous les jets d’eau dans un rituel de purification connu sous le nom de « melukat » (Mettre la tête sous les fontaines permet de se laver des pensées impures et des démons internes que nous avons). Ils commencent donc le rituel dans la piscine du côté gauche debout avec de l’eau jusqu’à la taille sous le premier jet d’eau. Une fois qu’ils se sont nettoyés sous le premier jet, ils rejoignent la prochaine file. Ce processus se poursuit jusqu’à ce qu’ils se soient nettoyés sous chaque canal d’eau. Cependant, il y a deux jets qui ne sont destinés qu’à purifier les morts et sont interdits d’utilisation par les vivants. Nous ne nous y sommes pas baignés comme ce n’est pas notre religion, mais de nombreux touristes n’hésitent pas à le faire.
En sortant de Tirta Empul, nous traversons une grande piscine remplie d’énormes carpes koï. La sortie mène à un marché pour touristes, sortie obligatoire car sinon un gentil monsieur en uniforme nous rappelle à l’ordre… ah ! les joies du tourisme de masse…
Puis nous revenons vers Ubud pour visiter la ville. Le monde et la circulation ne nous satisfont pas vraiment, nous décidons donc de nous faire masser ! Et c’est parti pour un massage Balinais pour Julien et Clément, et un massage plus doux et relaxant pour Elise. Le résultat est optimal ! Nous sommes ressortis de là groggy. Sur le chemin du retour, nous réservons un cours de cuisine pour le lendemain matin, à la plus grande joie d’Elise :)
La région montagneuse de Munduk
Nous voulions monter vers le nord de l’île, dans la région montagneuse de Munduk, pour voir les rizières, les forêts et des temples du coin. Mais le tarif pour y aller en voiture privée était aussi cher que de prendre un chauffeur à la journée. Nous avons donc opté pour la deuxième solution.
Les rizières de Jatiluwih
Première destination : les rizières de Jatiluwih ! ( en balinais cela veut dire « vraiment merveilleux » ).
Bali recense de nombreuses rizières dont certaines en terrasse. Les rizières de Jatiluwih sont parmi les plus belles de Bali. Elles s’étirent à perte de vue sur un plateau très ouvert, situé à 700m d’altitude sur le mont Batukaru. On peut s’y promener à pied librement et sans difficulté, d’un versant à l’autre, en traversant les parcelles vert tendre ou jaune selon le degré de maturation du riz, en enjambant les canaux d’irrigation et en empruntant les petits chemins de terre et de béton utilisés par les agriculteurs.
Et ces rizières n’ont en effet rien à voir avec les celles de Tegalalang que nous avons vu 2 jours plus tôt ! Plus grandes, plus belles, moins de touristes, un site incroyable. L’entrée est plus chère (40 000 roupies) mais le site est inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco en tant que paysage culturel d’une valeur universelle exceptionnelle depuis 2012 et il vaut définitivement le détour. Cette inscription officielle et cette reconnaissance internationale éviteront certainement (et on espère) au superbe site naturel de voir son paysage souillé ces prochaines années par des constructions d’hôtels, de villas ou autres joyeuseté du tourisme de masse ! Nous sous sommes baladés pendant 2 heures au travers des rizières avec des étoiles dans les yeux. Au loin, vue sur les volcans ou montagnes de cette région de Bali et notamment le mont Agung.
Le calme et la sérénité se dégagent de cet endroit magnifique. On aimerait bien en savoir plus sur les conditions de travail des paysans ici…
Ces rizières représentent aussi un parfait exemple du fonctionnement des subak balinais, qui sont de véritables « sociétés d’irrigation » qui dépassent la simple gestion de l’eau sur une rizière donnée, avec une existence juridique et religieuse. Ces milliers de canaux, parfois provenant d’une seule source, et déversant de l’eau dans chacune des milliers de parcelles est une véritable œuvre d’ingénierie ! On se demande comment ils s’y retrouvent ;)
Le système des subak
Le subak est inspiré d’une philosophie appelée Tri Hita Karana, liée à l’hindouisme. Il garantie une relation d’harmonie entre l’homme et la nature mais permet aussi d’avoir une pratique agricole équitable.
C’est le système d’irrigation traditionnel pour les rizières sur l’île de Bali, en Indonésie, qui a été développé au IXe siècle. Pour les Balinais, l’irrigation n’est pas simplement l’arrosage des plantes : l’eau est utilisée pour construire un écosystème artificiel complexe et dynamique, qui consiste en cinq terrasses de rizières et de temple consacrés à l’eau, sur près de 20 000 hectares. Les temples sont au centre de ce système coopératif de gestion de l’eau.
En 2012, le système des subak a été listé au patrimoine mondial de l’Unesco.
Le subak n’est pas seulement responsable de l`entretien et de la construction des canaux d`irrigation, tunnels, aqueducs mais il coordonne aussi le plantage du riz et l`organisation de rituels d`offrandes. Par exemple si le subak constate qu`il n`y aura pas assez d`eau pour la communauté il suggérera de planter des plantes ou légumes qui consommeront moins d`eau. Ses membres sont principalement des hommes car ils représentent leur famille. Les femmes aussi jouent un rôle par rapport aux cérémonies. Le subak n`a aucun lien avec les institutions gouvernementales. L`autonomie du subak est garantie par les régulations légales balinaises.
Les sources chaudes de Belulang
Elise avait repéré des sources d’eau chaude sulfurée à Belulang, un site vraiment local loin des touristes ! C’est surtout Elise qui s’est baigné dans cette source d’eau chaude sulfurée. Dans le bassin, elle discute avec un balinais venu de Denpasar exprès pour cette source, étonné de voir des touristes ici. Quand à Julien, il enchaine les selfies avec un groupe de jeune eux aussi très curieux !
Le Temple Ulun Danu Beratan
Notre périple se poursuit vers le Temple Ulun Danu Beratan. C’est l’un des temples les plus connus d’Indonésie. On le retrouve sur les billets de 50 000 roupiah ! Temple hindou situé sur le rivage du lac Beratan dans les montagnes de Bedugul au centre de Bali, il a été construit en 1663, et est dédié à la déesse des rivières Dewi Danu pour garantir l’irrigation de toute la région centre de Bali. Le lac Beratan est appelé « le lac des montagnes sacrées » du fait de la grande fertilité de de la région.
Dommage pour nous, les nuages étaient de la partie et nous étions même dedans à la fin ! Ce qui a rendu la visite un peu mystique mais sympathique. Comme il faisait froid nous ne nous sommes pas éternises. A part le temple, il n’y a pas non plus beaucoup de choses à voir.
Jardin à épices et plantations de café
Sur le chemin du retour nous nous sommes arrêtés pour une dégustation de cafés indonésiens. Visite gratuite, avec explications des épices, puis dégustation de thés, cafés, arak, vin, chocolat et même tabac indonésien pour Clément. La plupart des boissons étaient très très sucrées, et on a déploré le fait qu’il s’agit d’une « plantation » recrée : aucun café n’est cultivé ici.
Dans quelques cages, des « luwak » ou « civettes asiatiques » sont présentées. Ces animaux ingèrent les cerises de caféier, digèrent uniquement la pulpe rouge qui entoure le grain, et expulsent le reste qui, en raison des enzymes présentes dans leur estomac, en sort amélioré. Les grains sont ensuite lavés, torréfiés, puis vendus à prix d’or sous l’appellation de « meilleur café du monde ». Quand on voit les cages, on s’inquiète toutefois du sort de ces civettes : on nous explique qu’elles sont présentes que pour un court laps de temps, qu’ensuite elles sont relâchées dans la nature. Et que bien sur, leur kopi luwak est produit entièrement via des luwak sauvages.
On a du mal à les croire, compte tenu de la difficulté du mode de production (retrouver des excréments dans la nature), ainsi qu’en raison des nombreux abus (luwak enfermés en cage pour de la production intensive). D’ailleurs ce café si rare, on le trouve partout ici, sans trop savoir d’où il vient… La aussi, on aimerait en savoir plus, mais on n’aura que le discours bien rodé de notre « hôtesse » à ce sujet…
Direction l’Est vers Amed
Après ces courtes incursions dans le centre de Bali, nous partons – toujours gràce à « Grab » – vers la ville d’Amed, qui sera notre étape en vue de rejoindre les îles Gili. On a hâte de retrouver la plage pour un peu de farniente !