Nos premiers pas au Sri Lanka : le « triangle culturel » et la plage de Trincomalee
Tous les voyageurs semblent unanimes sur le fait que Colombo, la capitale du Sri Lanka, ne vaut pas le détour. Fraichement débarqués de l’aéroport tard dans la soirée, qui se trouve en fait à Negombo, nous restons sur place juste pour la nuit, et partons directement vers le « triangle culturel » dans le centre du pays le lendemain dès le petit matin.
Première destination : Dambulla. Il y a tellement d’options pour visiter les villes du « triangle culturel » (Anuradhapura, Dambulla, Sigiriya, Polonnaruwa) qu’on a un peu hésité. Ayant lu des critiques assez « bof » sur la ville d’Anuradhapura, on a choisi de rester à Dambulla pour ensuite naviguer vers les différents sites.
Sommaire
Dambulla et ses grottes sacrées
Dambulla n’a pas grand intérêt comme ville : deux routes s’y rejoignent pour former un « Y », sorte de colonne vertébrale de la ville. Les commerces s’y étendent tout le long. Mais Dambulla est célèbre pour son « gold temple » (classé à l’Unesco), qui est en fait un complexe de grottes (le plus important et le mieux préservé du Sri Lanka), avec 80 grottes au total… Le site principal en regroupe 5, remplies de bouddhas et de fresques représentant le Bouddha (datant pour la plupart du XIXe siècle). L’utilisation de ces grottes en tant que lieu de culte remonteraient au Ier siècle av J.C. … Au pied de la colline qui mène à ces grottes, une construction moderne arbore un bouddha de 30 mètres de haut…
C’était notre premier « site » au Sri Lanka, et déjà on a tiqué sur le prix d’entrée (aussi cher qu’une nuit d’hôtel)… Les caves sont belles, remplies de bouddhas et de fresques, mais on n’a pas été « émerveillés » comme on peut le lire dans certains guides ou blogs. Déjà blasés les tourdumondistes ? On espère pas ;) Peut-être avions-nous des attentes trop grandes…
Sigiriya et son Rocher du Lion
Sigiriya, ancienne capitale royale, est aussi un site archéologique majeur, classé à l’Unesco. La visite principale consiste en un énorme rocher, le « Lion Rock », celui que tout le monde connaît, hypra touristique (donc gavé de monde) et dont l’entrée ne coûte pas moins de 4640 roupies (soit $30 quand même). A coté, un second rocher (Pidurangala Rock), plus petit, situé à l’arrière du « Lion Rock ». Ce dernier est moins cher (une « donation » obligatoire de 500 roupies au temple installé au bas de l’accès).
Après de longues discussions avec d’autres touristes rencontrés à l’auberge, nous décidons de ne pas aller sur le Rocher du Lion (ce qui va très bien à Elise qui a le vertige et se sent soulagée d’échapper aux passerelles pendues à la paroi du « Lion Rock »…). Et puis avec plus de 4000 roupies (par personne), on peut dormir dans au moins 2 beaux hôtels, faire au moins 4 repas, etc ! Comme nous avons un budget de « tourdumondiste », le choix était vite fait ! Et non sans regret après la journée passée :)
On se lève donc encore une fois tôt pour ne pas trop souffrir de la chaleur lors de l’ascension. Arrivés à la gare routière à 7h10, un local nous informe que le prochain bus est à 8h00… Alalala… C’est raté pour arriver avant tout le monde ! Arrivés à Sigiriya, on dépasse la queue de touristes qui attend pour rentrer dans les jardins du Rocher au Lion et on se dirige vers Pidurangala qui se trouve 3km plus loin. Il fait chaud mais on est motivés ! Plusieurs tuk-tuk nous dépassent, on ne sera donc pas les seuls sur ce rocher…. Nous montons (sur la fin y’a deux trois passages d’escalade) en faisant plusieurs pauses car il fait chaud quand même ! Une fois en haut, nous avons une super vue sur le Rocher du Lion plus loin. Nous profitons de la vue un bon moment avant de redescendre.
Il est presque midi quand nous revenons devant l’entrée du parc de Sirigiya. Il fait faim. On s’achète un lot de samoussas (qu’Elise négocie) sympathiques pour casser la faim. Mais c’est sans compter sur la vigilance des singes du coin, des « macaques-toques »… Sitôt assis, un singe se pose sur la branche au dessus de Julien et lui fait de l’œil. Julien, occupé à chasser l’intrus, ne voit rien venir quand un autre lui pique son pique-nique en lui arrachant le sac des mains ! (« Clever girl »…) Ju est vexé de s’être fait roulé et colère d’avoir perdu son déjeuner. On se barre fissa mais un deuxième qui a flairé le filon nous rode après. Chassé à grands gestes, il s’énerve, montre les dents et grogne… C’est quand on le voit bondir soudainement sur une branche pas très loin de nous qu’on comprend qu’il vaut mieux pas se fâcher avec… On sera méfiants à l’avenir ! Sauf que le soir même, c’est Elise qui se fait chipper une mangue dans son sac plastique, qu’elle tenait à la main en revenant du marché !
Concernant Sigiriya, nous n’avons pas de regret. Visiblement il y a beaucoup beaucoup de monde, des escaliers en goulet d’étranglement, et des nids de guêpes installés au dessus qui parfois barrent l’accès… Et c’était le cas apparemment ce jour là, les gens ont du faire la queue pendant 40 minutes pour attendre de monter… Et les paysages que nous avons vu étaient les mêmes, donc tout va bien :)
Polonnaruwa et les ruines de l’ancienne capitale
Prendre les transports publiques au Sri Lanka est à la fois simple et compliqué. Simple parce qu’il suffit de se mettre sur le bord de la route, et d’attendre un bus qui va forcément passer. Compliqué parce que parfois, on attend longtemps… Et c’est souvent dans ces moments de doutes que les chauffeurs de tuk-tuk en rajoute une couche : « plus de bus », ou alors « il est en retard », ou alors « il faut aller à un autre endroit »… Après une heure d’attente, nous décidions de continuer à pied vers une autre jonction où l’on pourrait trouver plus facilement des bus. Et ce fut le cas !
Dès que nous sommes arrivés à Polonnaruwa, un homme nous accoste pour nous demander si nous avons déjà notre hôtel et si on veut un tuk-tuk pour visiter le site archéologique. N’ayant pas de logement, on tend l’oreille. Après négociation nous arrivons à avoir une chambre dans une auberge où nous avons fait la connaissance d’un couple austro-allemand très chouette.
Et nous nous sommes laissés entrainés dans un deal « de mafieux » pour visiter le site de Polonnaruwa… Ici aussi le prix de l’entrée est très cher, 3850 roupies, auquel on ajoute la location d’un vélo (300 roupies par personne) ou d’un tuk-tuk (800 à 1000 roupies), soit entre 8000 et 10000 roupies pour cette visite, ce qui est juste énorme (environ 55€)… Notre chauffeur nous propose un « deal » à 7000 roupies… Tentant donc… Mais une fois sur place on constate que nous avons alimenté un marché de la corruption énorme… Pas de contrôle de billets vu qu’on n’en a pas, le chauffeur nous fait entrer grâce à des pourboires aux gardiens… Certains endroits sont bien contrôlés (notamment le « Gal Vihariya », avec de magnifiques statues) donc nous ne les verrons pas… Et puis le chauffeur ne nous accompagne même pas ! Bref nous ne sommes pas très fiers ni contents au final. Surtout qu’après réflexion nous aurions très certainement plus apprécié ce lieu si nous avions pris notre temps en pédalant parmi les ruines. Le seul point positif c’est que nous avons essuyé un orage foudroyant et que le tuk-tuk nous a permis de ne pas être trempés.
La visite du site archéologique de Polonnaruwa est intéressante, mais c’est beaucoup de ruines. On n’a pas ressenti le « whaow effect » qu’on a pu avoir sur certains sites en Thailande comme à Ayutthaya par exemple. Le site est très encadré (rien de « sauvage »), et sans guide (ne serait-ce qu’un guide papier) on est sans doute passé à coté de certains choses… Bref, une visite « à la va-vite » qui nous a déçu, mais c’est aussi un peu de notre faute ;)
Pour les férus d’histoire, je recommande ces deux pages en anglais, avec de vieilles photos.
Intermède à Trincomalee
Après toutes ces visites historiques, on avait envie de souffler un peu. Direction la plage, à Trincomalee (au Nord-Est).
Le trajet pour aller de Polonnaruwa à Trincomalee, de nouveau, n’a pas été simple. Les Sri Lankais poussent un peu trop souvent vers l’option la plus onéreuse pour voyager, du coup quand on demande un renseignement, on ne sait plus qui croire. Finalement, plutôt que d’attendre 1h un bus express, nous avons choisi de prendre 2 bus (un de Polonnaruwa vers « Harabana junction », puis un autre bus venant de Colombo vers Trinomalee).
Arrivés à la gare routière de Trincomalee, nous envisageons de monter vers les plages de « Uppuvelli ». Direct à la descente du bus, on est accosté et on nous propose un bus « privé » (avec air conditionné mais 5 fois plus cher). Comme on sait qu’on ne doit faire que 5 km, on cherche un bus public. Mais le « contrôleur » du bus public est de mèche avec le premier gars qui nous suit à la trace. Il nous dit que c’est impossible de mettre les bagages dans le bus, qu’il faut les mettre dans le coffre derrière, et nous indique un prix exorbitant… Comme on connait la musique et qu’on se laisse pas faire, on décide de monter dans le bus quand même, bien que le contrôleur fasse de la résistance ! Une fois le bus finalement parti, il essayera tout de même de garder la monnaie. Elise, l’œil vif (et plus trop de bonne humeur à ce stade) ne s’est pas laissée avoir ;)
On va encore faire nos « blasés » mais la plage n’est pas aussi paradisiaque qu’on espérait (d’après les photos que l’on avait vu). Disons que sur l’échelle de la plage paradisiaque, si 0 était Dunkerque et 10 Bora Bora, « Trinco » serait à 6. L’eau est claire, mais pas turquoise ;) Beaucoup de bars ont pris domicile sur la plage mais l’ambiance est « chill ».
On en a quand même bien profité, vu qu’on avait envie de nous poser un peu pour souffler après ces 5 semaines de vadrouille. Étant en pleine saison sur la cote Est du Sri Lanka, il n’a pas été facile de se loger et se restaurer à des tarifs raisonnables, surtout avec un budget tour du monde. Les sacs sur le dos, armés d’une carte sur le smartphone, on essuie échecs sur échecs (complets, ou trop chers). On fini par trouver une « guesthouse » pas ouf, ou c’est littéralement avec une gamine de pas plus de 12 ans qu’on négocie… Et le pire c’est qu’elle ne lâchait rien ! On a pas été très gagnant mais on a fait au mieux :)
Au programme donc, repos sur la plage, baignade avec les poissons (Julien est comme un gosse avec les vagues :) ) et lecture (rien de très littéraire : Game of Thrones pour Ju et Musso pour Li, comme un air de vacances quoi !). Ici pas de singes ou de mouettes, mais des corbeaux en veux-tu en voilà ! Et des chiens errants à la recherche d’un bout de sandwich qui tomberait par hasard :) Nous restons moins de 48heures au total, mais ça nous a fait beaucoup de bien ! On vous dira si les plages du Sud sont mieux…
Pour l’heure, direction Kandy, le centre du pays et les plantations de thé !
Nous avons appris, après notre départ, qu’il y a eu une alerte au tsunami le matin même où nous sommes partis, suite à un séisme en mer vers l’Indonésie. Les plages de Trincomalee ont été évacuées, mais fausse alerte… Les séquelles de 2004 sont encore vives.
8 réflexions sur « Nos premiers pas au Sri Lanka : le « triangle culturel » et la plage de Trincomalee »
Extra, bonne continuation!!
« si 0 était Dunkerque et 10 Bora Bora » wuuut??? Haha je blague, j’ai demandé à Celia de me passer votre blog et j’ai deja lu quelques articles, sympa les gars 🙂 vous avez l’air heureux, je suis contente pour vous 😉 je continuerai à lire de temps en temps, je vous souhaite tout le meilleur! A l’occasion, lorsque vous serez en BE, prevenez moi 😉 !
Salut Lara, cool d’avoir de tes nouvelles !
Pour l’échelle de la plage paradisiaque, on pense déposer un brevet, c’est l’idée du siècle 😉
Merci pour toutes ces news ! On s’y croirait presque !
Enjoy les amis !
Merci ma krisskross 🙂 Hâte de lire tes nouvelles aussi 🙂 gros bisous !
Oh dommage que vous n’ayiez pas apprécié le début de votre voyage au Sri Lanka.
On avait adoré grimper en haut du rocher mais il faut dire que nous n’étions pas à l’époque des frolons et qu’il n’y avait quasiment pas de touristes. la piscine de la forteresse était vraiment jolie, sa couleur verte était juste incroyable!
en effet, On ne peut pas dire que Trincomalee soit magnifique, hormis une petite île perdue en plein milieu de l’océan indien où tu peux plonger avec les requins (je ne l’ai su qu’après en avoir rencontré un…)
Heureusement que les montagnes et les plantations de thé vous ont permis de vous réconcilier avec ce pays:o).
Bonjour, combien de temps avez-vous mis pour faire le trajet Trincomalee – Polonnawura ? Nous partons en septembre et avons prévu de faire le trajet inverse.
Salut Amandine,
Pour être honnêtes on ne se souvient plus exactement du temps de transport… Dans notre mémoire, les trajets sont assez long, et on pense qu’il faut prévoir au moins une demi-journée. Idéalement, tu visites le matin et prends les transports dans l’aprèm’… Sinon pour Trincomalee, si vous êtes en saison, n’hésitez pas à réserver votre logement à l’avance. Bon voyage !