Australie côte Ouest : bilan et impressions
Si nous pouvions résumer l’Ouest de l’Australie en quelques mots, ce serait : sauvage, aride, immense, chaud, magnifique…
A plus de 4000 km de la côte Est, nous sommes toujours dans le même pays/continent, mais le Western Australia est bien différent.
Voici notre petit bilan chiffré de notre périple dans cet état gigantesque :
- 21 jours sur la route
- 51 lieux visités
- 6411 kilomètres parcourus au total
- Un budget de 70 euros par jour et par personne (la moyenne est de 60€… plus que sur la côte Est également mais l’essence coute chère dans l’Ouest …)
- 25 pleins d’essence, avec une consommation moyenne de 10,10 l/100 km
- 5 campings payants (dont un pour 3 nuits à Exmouth). Des douches à coté des plages et « free camping » sur les aires de repos au bord des routes
- 1 ou 2 jours de pluie tout au plus (uniquement dans le Great South)
- 3 restaurants, pour le plaisir :)
- 1 grosse mésaventure : la vitre de notre van explosée par un caillou sur une « gravel road » dans le Karijini National Park
Sommaire
On the road again…
Étant donné le nombre de routes praticables uniquement en 4×4, notre recommandation serait d’en louer un plutôt qu’un campervan traditionnel. Cela permet de ne pas rater certains paysages magnifiques, comme par exemple le François Perron National Park.
Nous avons souvent vu des panneaux « zone inondable » avec des réglettes pour montrer le niveau de l’eau en cas d’inondation. Tout est tellement sec ici qu’on se demande quand cela peut bien se produire ! Quasi toutes les rivières que l’on a franchi étaient complètement asséchées, c’est assez irréaliste (mais il existe bien un risque de « flash floods », notamment en hiver, d’où l’utilité du 4×4). Enfin, quel que soit le choix du véhicule, vérifiez bien qu’il est assuré pour les gravel road ainsi que dans les zones reculées du bush ! C’est souvent exclu…
Les routes s’étendent à perte de vue, et les distances énormes, avec souvent aucun véhicule à doubler ou pour nous doubler. Mieux vaut donc ne pas tomber en panne… Car en plus il n’y a pas de réseau ! Il est donc essentiel de faire le plein d’essence dès que l’on croise une station essence, et d’avoir « de la marge ».
Les gens ici sont globalement sympas, et on se demande comment ils font pour vivre au milieu de nul part… Par ailleurs, si nous avions vu que très peu de « road train » dans l’Est, l’Ouest de l’Australie en est rempli ! Nous en avons croisé quasiment tous les jours sur les routes. Ils peuvent aller jusque 53,5 mètres de long ! Impressionnant, et attention aux projections…
Notre loueur de voiture nous avait dit que décembre était une période chargée sur les routes et les parcs mais nous étions souvent peu ou pas nombreux, ce qui était très bien. De ce fait, à chaque fois que nous croisions des campervans, nous nous saluions comme faisant parti d’une même communauté. Dommage que les locaux en 4×4 ne retournaient pas ce « salut »…
Sur les aires d’autoroutes, impossible de trouver de l’eau. Les toilettes sont des toilettes sèches (des « long drops »), et on croise parfois le long de la route des panneaux indiquant le « dernier ravitaillement possible » avant la prochaine ville, à plusieurs centaines de kilomètres.
Malgré cet éloignement et l’environnement désertique, on a malheureusement croisé des déchets le long de la route : bouteilles de bières, emballages, c’est triste de voir cela dans un environnement si grandiose. De plus, il semble que tous les locaux laissent tourner leurs moteurs quand ils vont faire une course. Pour la clim ? Et pour l’environnement alors ?
Contre toute attente, nous avons eu plus de circulation sur la route dans le centre du pays, en redescendant de Karijini vers Perth qu’en montant le long de la cote depuis Perth vers Exmouth (il s’agit en fait d’un important axe Nord Sud).
Vers Karijini, nous avons assisté à des tornades de sable…
La faune et la flore
Le long des routes nous avons souvent croisé du bétail durant la journée : des chèvres et des vaches, surtout dans le vers Exmouth. Le soir, gare aux kangourous qui traversent la route comme des débiles ! Nous en avons fait l’expérience à Kalbarri. Heureusement plus de peur que de mal, personne n’a été blessé !
Les mouches sont là et bien collantes. Elle n’hésitent pas à chercher de l’humidité partout où elles peuvent… Il n’y a pas vraiment de parade, si ce n’est le filet à mouches. Ça peut rendre fou !
Il n’y a pas de koalas de ce côté de l’île, par contre on croise des emus !
Les paysages sont arides et désertiques. Le sol est d’un rouge magnifique… Mais cette poussière ultrafine finit par tout envahir, on la retrouve partout, dans les moindres recoins du véhicule…
Cependant les paysages sont complètement différents au dessus et en dessous de Perth. Nous avons vu le changement quand nous redescendions vers le Sud de l’état. A partir de Wubin, les zones désertiques ont laissé leur place à des champs, aux pâturages, à des câbles électriques et à plus de voitures ! D’ailleurs le Great South n’a juste rien a voir avec le reste de l’état : terres agricoles, vignobles, forêts, cours d’eau… On se croirait dans un autre pays !
Concernant la faune aquatique, c’est sur la côte Ouest que nous avons vu le plus de coraux et de poissons. Et des dauphins, des raies, etc ! Bref, quelle expérience ! En hiver, on peut aussi observer les baleines, les requins-baleines, les raies manta…
La météo
Nous avons croisé beaucoup d’anglais qui sont venus s’installer ici il y a 10 ou 20 ans et quand on leur a demandé pourquoi, tous nous ont soit montré le ciel (bleu), soit dit « pour le temps »… Et ils ne sont pas du tout nostalgique de l’Europe. « Ici, la vie est facile, il y a beaucoup de travail, le climat est agréable, pas de pollution, pas trop de monde à la plage, l’été » nous a dit l’un d’eux..
Au dessus de Perth, nous avons eu une super météo, beau et chaud (nous étions en décembre). Par contre le vent souffle constamment, ce qui rafraichit un peu l’atmosphère. Niveau température, Elise le lézard était au top, tandis que Julien avait un peu trop chaud. Nous avons eu jusque 45° dans le Parc de Karijini !
Dans le Great South par contre, nous avons eu un climat plus européen, avec du soleil, du crachin, de la pluie, et des températures bien plus respirables, surtout pour Julien qui commençait à suffoquer dans le Nord :)
Les paysages
On laisse parler les images sur la diversité des paysages de la côte Ouest…
Le campervan
Après deux locations (Côte Est et le Victoria), on a rempilé une troisième fois mais cette fois ci nous avons changé de crèmerie. Nous sommes passés par Lucky Rental (nous étions passés par Jucy Rental auparavant) et avons clairement été déçus du service ! Accueil pas aimable, et surtout la découverte de quelques surprises le jour même qui ont augmenté le tarif qui était déjà bien trop élevé pour le véhicule délivré. Bref nous ne recommandons pas, il y a de meilleures options.
Une fois de plus, en louant le véhicule quelques mois plus tôt, nous avions opté pour une « boucle » (de Perth à Perth), ce qui – comme sur la côte Est – ne s’est pas avérée être une bonne stratégie. On avait écouté notre conseillère voyage chez qui nous avons pris nos billets d’avion (Travel Nation) qui nous avait dit que décembre était la période de la mousson dans le Nord (Darwin) et qu’il fallait mieux faire ainsi. Nous aurions clairement du prendre un vol vers le Nord (Darwin) pour redescendre vers le Sud (Perth) plutôt que de faire une boucle depuis le Sud (Perth). Du coup on a du – comme pour la côte Est – faire « demi-tour » avant notre objectif final (Broome) car il y avait trop de kilomètres et pas assez de temps.
De même, notre campervan n’avait qu’une simple glacière, non raccordée à la batterie. Impossible de garder des aliments au frais et autant vous dire qu’au bout de 48h, le lait longue conservation ouvert devenait du lait caillé… Donc encore une fois si nous avions une recommandation, c’est de louer sans hésitation un 4×4 ou bien un campervan avec glacière/frigo raccordée à une (deuxième) batterie !
Au niveau des campings, il était globalement simple de trouver des endroits au bord de la route mais dans les lieux touristiques, pas facile…
Les australiens de l’Ouest
Nous avons trouvé globalement que les australiens de l’Ouest sont plus froids que dans le Queensland. Pas de bonjour si on se croise sur un chemin de promenade, pas de conseils, pas de sourire, bref pas un accueil comme nous étions habitués. Le pire a été à Exmouth !
Nous avons rencontré plus d’aborigènes ici que partout le pays (alors que c’est la région où ils sont le moins nombreux). Il est compliqué d’expliquer notre ressenti, mais globalement on sentait qu’il y « avait un problème ». Entre regards perçants des aborigènes et indifférence des « blancs », on sent bien que la question des Aborigènes en Australie reste un sujet sensible et compliqué, pour lequel nous avons plus de questions que de réponses…
La recommandation du chef
On voit venir la question : « Et s’il fallait en faire qu’une ? » (de côte, vous suivez ?).
Difficile à dire, on est nous même partagés.
- Si vous aimez rouler, que les distances ne vous font pas peur, alors faites chauffez la playlist (on ne capte aucune radio) et partez pour la côte Ouest ! (en sachant que le Sud et le Nord sont différents !)
- Si vous aimez plus le contact avec les gens, l’ambiance « backpacker » et l’image « surfer » de l’Australie, alors partez pour la côte Est ! (bien qu’il y ait des spots majeurs dans le Sud-Ouest)