Australie côte-Est : Bundaberg et ses attractions naturelles
Nous sommes arrivés au petit matin à Bundaberg. Charmante ville mais rien de mieux que de commencer la journée avec en bol d’air marin ! Direction la mer donc, mais avec un petit décroché par la distillerie de Rhum Bundaberg, très connue dans la région. Bien-sûr, à 8h du matin, nous avons trouvé les portes closes mais cela nous a permis de faire des photos sans aucun touristes devant l’énorme représentation de bouteille Bundaberg héhéhé. La visite sera donc pour plus tard dans la journée.
Sommaire
Mon Repos, zone de reproduction des tortues de mer
Mon Repos se trouve à quelques kilomètres de Bundaberg. C’est une plage importante pour la reproduction des tortues de mer, et un centre de conservation des tortues y a été érigé afin de protéger le site. La « saison des tortues » courre de novembre à mars, avec la ponte puis l’éclosion des œufs. C’est un grand évènement qui a lieu chaque année dans le Queensland.
Le centre étant fermé le weekend, nous nous sommes baladés sur la plage en espérant voir des tortues… Mais au delà des jolis coquillages et des trous étonnants (faits par les crabes) que l’on voit sur le sable, pas de trâces de tortues. En même temps, des panneaux indiquaient de ne pas venir sur la plage de 6h du soir à 6h du matin de novembre à mars, c’est donc que c’est la nuit que les tortues viennent pondre et non le jour !
Nous sommes très intrigués et après quelques recherches, nous découvrons que chaque soir pendant la saison, les rangers accompagnent des visiteurs pour se rendre sur la plage afin d’observer les tortues et ce magnifique et incroyable spectacle. Nous contactons donc un organisme pour réserver pour le soir même.
Six espèces de tortues sont présentes en Australie, et trois viennent majoritairement pondre sur la plage de Mon Repos : les « Loggerhead » (en français « caouanne » ou « tortue carette »), les « Green » (tortues vertes) et les « flatback » (tortues à dos plat). Ces tortues vivent le long des côtes du Queensland, de Bundaberg au Sud jusqu’à Cape York tout au nord, en passant par les îles de la Grande Barrière de Corail du sud – Heron island, Lady Elliot etc.
Si les tortues étaient autrefois chassées/pêchées pour en faire de la soupe (ce qui est désormais interdit par la loi), c’est un animal rare qui peut vivre jusqu’à 200 ans. Fortes mais fragile à la fois, les tortues sont très vulnérables. Dans le Queensland, les rangers font un travail exemplaire pour protéger et conserver ces espèces en danger et cela depuis 1968 (premier gouvernement au monde à protéger les tortues). La pollution, les filets de pêche, les sacs plastiques, les bateaux moteurs sont leurs principales menaces en mer.
C’est particulièrement vrai pour la tortue « Loggerhead », dont la plage de Mon Repos est responsable de 50 % de la reproduction de l’espèce. Il faut savoir que les tortues constituent des groupes distincts, avec peu d’échanges entre espèces. Si cet espace de reproduction venait à disparaitre, le groupe de tortues qui lui est lié disparaitrait aussi…
Ce centre de conservation est donc vraiment intéressant, et permet d’en apprendre plus sur ces tortues notamment en vue de savoir ce que l’on peut faire pour préserver leurs lieux de reproduction. Chacun à son échelle peut agir.
Elliot Heads et Coral Cove
Nous reprenons notre « Jucy El Cheapo » et nous nous dirigeons vers Elliot Heads, une petite ville assez calme et visiblement assez riche, avec de très belles maisons, mais surtout une plage très mignonne. En arrivant sur le parking, une petite fête est organisée par des australiens pour un anniversaire.
Il faut savoir que c’est culturel ici. Les australiens se retrouvent dans des endroits publics pour faire des anniversaires, ou des barbecues, ou encore juste se retrouver ensemble. C’est donc très fréquent de voir une tente, des chaises et des tables dans un parc, mais c’est une fête privée !
En fin de matinée, la pluie menaçant très fortement, nous décidons de revenir vers Bundaberg en passant par Coral Cove pour une petite baignade sur un « spot » de corail. Mais la pluie qui arrive se transforme en une petite tempête ! Impossible de se baigner, la mer est déchainée, il pleut des cordes, on file à Bundaberg.
Et le lendemain, avec le soleil…
Bundaberg sous la pluie
Bundaberg sous la pluie n’est pas un lieu excessivement excitant. Alors pour pimenter cette journée morose, Julien nous a fait le coup de la carte de crédit perdue ! Arrivés à une station essence, on ne retrouve pas la carte… Panique à bord !
Nous avons repris la route pour refaire, méthodiquement et sous la pluie, chaque lieu où nous étions passés depuis la dernière fois que l’on s’est souvenu avoir utilisé la carte. Elliot Heads, rien ; Coral Cove, rien ; Ambiance dans la voiture : on vous laisse imaginer l’anxiété d’Elise et le moment de solitude de Julien.
Alors que tout espoir semblait perdu, nous la retrouvons dans un quartier résidentiel avant Coral Cove, par terre, trempant dans l’eau de pluie. Elle était tombée de la poche de Julien alors qu’il était descendu faire une photo. Heureusement que nous l’avons retrouvé !
La pluie ne cessant pas, et ne pouvant rien faire dehors, il nous fallait un « réconfortant » histoire de détendre l’atmosphère. Nous sommes donc aller manger un bon hamburger dans un endroit très sympa et cosy. Puis direction la distillerie, toujours sous la pluie ! Et là, on apprend que le weekend les visites finissent plus tôt que la semaine. On a donc raté la dernière à 10 minutes près ! (il est 14h à ce moment là)… Un nouveau réconfortant s’impose : on déguste quand même deux petits verres de rhum pour voir ce que ça dit (mais rien de transcendant pour nos papilles).
Comme nous devons être à 18h30 au centre de conservation de Mon Repos, il nous reste encore du temps dans l’après-midi. Nous déployons la solution de repli : posés au chaud dans un café sympathique pour travailler sur notre blog. Un après-midi « chill » bienvenu…
18h, la pluie a cessé ! Le café ferme ses portes, et nous filons à Mon Repos. Nous pensions qu’avec la pluie nous ne serrions pas nombreux à venir voir les tortues… Raté ! Nous étions une bonne centaine ! Organisés en 4 groupes différents, tous assis dans un amphi, le but était d’aller observer les tortues pondre un groupe après l’autre, dès que les rangers et les volontaires nous feraient savoir qu’une tortue est arrivée sur la plage.
Pour faciliter l’attente, le centre dispose de plusieurs panneaux d’affichage et propose de visionner des vidéos. 20h, 21h, pas de tortues. Un ranger présente alors un exposé sur la vie des tortues. 22h, toujours rien… Les gens partent les uns après les autres, surtout les familles avec enfants, n’en pouvant plus d’attendre dans le froid. A 23h les rangers nous annoncent qu’une tortue est venue sur le sable mais qu’elle a décidé de repartir sans pondre. Alors que la veille 4 tortues sont venues, ce soir rien ! Quelle déception…
On finira finalement par aller sur la plage, à la lumière des étoiles pour ne pas déranger les tortues si elles décident finalement de venir, pour voir la trace laissée par la tortue qui est repartit. Un petit lot de consolation mais impressionnant tout de même de voir cette énorme trace dans le sable. Le ranger a expliqué qu’il ne s’agissait pas d’une tortue « taggée », et que c’était donc probablement d’une tortue qui n’était pas revenue sur cette plage depuis sa naissance, soit il y a 30 !
La saison des tortues
La ponte des œufs : de novembre à janvier
Les tortues de mer ne pondent pas avant l’âge de 30-50 ans et la même femelle ne vient pas tous les ans. Il faut savoir également qu’une tortue revient toujours pondre ses œufs à l’endroit où elle est née ! Quelle mémoire et sens de l’orientation !
1. L’arrivée sur la plage et la recherche du nid
Les femelles tortues viennent pondre leurs œufs la nuit, en général. Une tortue qui sort de l’eau et arrive sur la plage est très sensible et peut vite faire demi-tour si elle se sent en danger. Elles ont une bonne vue et toute source de lumière peut les déranger, c’est pourquoi les rangers insistent sur le fait qu’il n’y ait ni appareil photo ni téléphone. Il faut par ailleurs marcher tranquillement et ne jamais se mettre devant une tortue !
2. Formation du nid
A l’aide de ses 4 nageoires, la tortue déplace le sable en dessous et autour d’elle. Il est important de bien rester assez loin derrière elle à ce moment-là. Il faut être très patient à ce moment de l’observation et ne pas utiliser de sources lumineuses (torches, téléphone etc).
3. Creuser le nid pour les œufs
Désormais la tortue va utiliser uniquement ses nageoires arrière pour enlever minutieusement le sable et former une cavité de 60 cm de profondeur en forme de poire. Encore une fois, pas de lumière. Au bout d’un moment, plus rien ne bouge et la tortue pond ses œufs par l’arrière. La femelle tortue va pondre environ 125 œufs blancs ressemblant à des balles de ping-pong. Une fois la ponte lancée, il est possible (sous contrôle des rangers) d’éclairer un peu et de faire quelques photos.
4. Recouverte du nid et retour à l’océan
La tortue recouvre ses œufs à l’aide de ses nageoires arrière tout d’abord, puis utilisent les 4 ensemble pour finir de camoufler le nid. Il ne faut pas faire pas obstacle surtout. et pas de lumière, qui peut vraiment désorienter les tortues quand elles recherchent leur chemin de retour.
Une fois les œufs pondus dans le sable, le travail des rangers ne s’arrête pas : déplacement de certains nids car situés dans des zones d’érosion (ou recouverts par la marée), protection de nids contre les prédateurs, notamment les renards, etc.
L’éclosion des œufs : de janvier à mars
A l’éclosion, les tortues miniatures se démènent pour sortir du sable et se dépêchent pour rejoindre l’océan. Elles sont alors très sensibles à la lumière et la suivent (il vaut mieux ne pas avoir de sources lumineuses sous peine de se retrouver recouvert de bébés tortues).
Évidemment, c’est aussi une épreuve terrible pour ces bébés tortues qui font face à de nombreux prédateurs. C’est triste mais en moyenne seul 1 sur 1000 atteindra l’âge adulte.
Quelques photos de la route, pour la route ;)
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