Immersion aux colossales chutes d’Iguazu

Immersion aux colossales chutes d’Iguazu

Direction le Nord-Est de l’Argentine ! Après notre tour de la route des vins à Mendoza, nous avons troqué pour quelques jours les grandes plaines désertiques pour la forêt tropicale luxuriante, à la frontière avec le Brésil et le Paraguay !

Un petit détour de quelques milliers de km

C’est lorsque l’on se confronte aux durées de transport en bus qu’on se rend mieux compte que l’Argentine est le 8ème pays au monde par sa superficie (derrière l’Inde et devant le Kazakhstan). C’est donc environ 5 fois et demi la France.

Du coup, lorsqu’il a fallu rallier Mendoza à Salta, nous avons sérieusement étudié la possibilité de prendre un vol en avion, histoire de s’éviter 19h de bus…

C’est à ce moment que notre grande valse hésitation concernant les chutes d’Iguazu a repris… Vous vous souvenez, nous avions renoncé à y aller depuis Buenos Aires lors de notre arrivée en Argentine en raison de la distance, mais aussi de la météo. Mais la, en scrutant les différentes options de vol, nous sommes tombés sur un « combo » Mendoza – Iguazu – Salta à un prix équivalent à la liaison en bus entre Mendoza et Salta.

Il n’en fallait pas plus pour nous motiver à faire ce petit « détour » vers les chutes ! Ce vol fut aussi l’occasion de (re)rencontrer un couple de français super sympa, Stéphanie et Julien, avec qui nous avons partagé la visite des chutes durant les 2 jours. Ce qui est drôle c’est que nous les avions déjà croisé rapidement au Perito Moreno en Patagonie, à plus de 4000km de là !

Les chutes d’Iguazu, kesako ?

Bon au niveau de l’orthographe, vu qu’il est possible d’écrire le nom en français (chutes d’Iguazú ou encore Iguassu), en espagnol (cataratas del Iguazú) et en portugais (cataratas do Iguaçu), on a choisi de se caler sur « Iguazu » : avec le z mais sans le ú, parce qu’on a la flemme de taper « Ctrl +` (accent grave), lettre » 30 fois dans l’article ;)

Les chutes proviennent du fleuve Iguazu, qui est un affluent du fleuve Paranà qui matérialise la triple frontière Paraguay, Brésil et Argentine. Elles sont donc présentes côté Brésilien et Argentin, mais pas du côté Paraguayen.

Elles ont été découvertes par Alvar Nuñez Cabeza de Vaca au XVIème siècle, lors de la conquête de la région par les conquistadors. Cette merveille de la nature (inscrite au patrimoine mondial par l’UNESCO en 1984) compte parmi les plus belles chutes du monde.

Les chutes d’Iguazu sont un ensemble de 275 cascades formant un front de 3 kilomètres, organisé en 2  parcs nationaux : le parc national d’Iguaçu au Brésil et le parc national d’Iguazu en Argentine. Elles offrent un spectacle grandiose avec de véritables montagnes d’eau surgissant de la forêt pour se jeter dans la célèbre Garganta del Diablo (Gorge du Diable) profonde de plus de 80 mètres.

Alors sont-elles les plus grandes grandes chutes du monde ? Certains diront que ce sont les chutes Victoria, d’autres les chutes du Niagara, d’autres les chutes d’Iguazu, et on en passe,  mais bref elles sont immenses !

Clairement, avant de s’y rendre on ne comprenait pas très bien le fonctionnement pour visiter les chutes. Un côté brésilien, un côté argentin, lequel faut-il voir en premier ? Comment passe-t-on la frontière ? En combien de temps peut-on visiter les deux côtés ? Qu’est-ce qu’on peut y faire pendant une journée ? Y a-t-il des sentiers ? Du coup, comme on est sympa, on répond à plusieurs de ces questions dans l’article ;)

Deux parcours, deux expériences

Concernant le parcours, nous conseillons de faire d’abord le côté brésilien puis ensuite le côté argentin. Le côté brésilien permet d’avoir une vue globale des chutes tandis que le côté argentin permet d’être au cœur de l’action et de ressentir d’avantages la puissance des chutes. Dans ce sens, l’émerveillement sera présent les 2 jours. En commençant par le côté argentin des chutes, vous risqueriez d’être (un peu) déçu du côté brésilien.

Côté Brésilien : la vue globale

Commençons donc la visite des chutes par le côté brésilien. Le parc offre un panorama à la fois complet et spectaculaire sur les chutes. Par contre, ce parc ressemble à une petite ville avec ces routes goudronnées, ses hôtels, et ses nombreux bus panoramiques. L’entrée du parc et les chutes sont séparées de 11 km, qui sont parcourus en bus panoramiques.

Ensuite il est possible de suivre un parcours unique de 1,2 km, qui permet d’apprécier les chutes sous différents angles. Tout d’abord de loin avec des panoramas d’ensemble, qui permettent de plus d’admirer les nombreux oiseaux volants au dessus des chutes. Puis tout au long du parcours de nombreux points de vue permettent de prendre de nombreuses photos. Enfin, le « final » est constitué d’une passerelle s’avançant au cœur des chutes jusqu’à surplomber la Gorge du Diable. C’est clairement ce passage le moment fort de la visite, mais aussi le plus humide ! C’est ici qu’on mesure au plus près la puissance des chutes, c’est très impressionnant !

Une fois la visite finie, on peut remonter à pied (ou payer pour emprunter un ascenseur vitré) pour rejoindre les bus et une zone « restaurant ». Il faut compter 2h (une demi-journée) pour faire ce parcours tranquillement et admirer la faune et la flore, notamment des coatis et des papillons.

Côté Argentin : au cœur de l’action

Le parc côté Argentin a beaucoup à offrir : 3 parcours, 2 sentiers, un petit train… On y passe la journée !

Ce parc est totalement différent de son voisin brésilien. De ce côté-là, la nature est omniprésente (pensez à prendre un répulsif pour les moustiques…). Le parc national d’Iguazu est l’un des lieux d’Argentine le plus diversifié en matière de plantes, d’oiseaux et de mammifères.

Les déplacements dans le parc se font soit à pied, soit en petit train. Le petit train permet d’accéder au parcours de la Gorges du Diable et de se rapprocher des parcours supérieur et inférieur. Le petit-train passe toutes les demi-heures.

Par contre, il y a un truc un peu bizarre avec ce petit train, c’est qu’il n’est pas possible de faire plusieurs arrêts. En effet, il est obligatoire de descendre au premier arrêt de chaque trajet et de refaire la queue pour prendre le suivant dans 30 minutes. Du coup, dès que vous arrivez dans le parc, rejoignez à pied la station Estacion Catarata en empruntant le Sendero Verde pour aller directement au parcours « Paseo Garganta del Diablo ».

Le passage inférieur, el paseo inferior

On rejoint le passage inférieur. Ce sentier comporte pas mal d’escaliers et mesure environ 1,7km. C’est le parcours le plus « difficile » et le plus long du parc. Il faut compter 2h pour faire le tour. Il nous permet de découvrir au fur et à mesure un panorama des chutes. Ce parcours offre des points de vue rapprochés des chutes avec des passages dans la jungle. On aperçoit même au loin la gorge du Diable ! N’oubliez pas d’aller au pied de la cascade Salto Bossetti pour prendre une petite douche. Le circuit inférieur est le point de départ de plusieurs activités dont le tour de l’Isla San Martin et l’Aventura Nautica.

On observe aussi l’Isla San Martin, petite île coincée entre les chutes et surplombée par une cinquantaine d’oiseaux . À la fin du passage inférieur, on peut accéder aux bateaux permettant de se rendre sur l’île (compris dans le prix du billet). L’ile était fermée pour nous malheureusement.

Le passage supérieur, el paseo superior

Le Paseo Superior ou circuit supérieur est le circuit le plus petit du parc. Il offre plusieurs points de vue plongeants sur les chutes notamment sur celles de Bossetti, Adàn y Eva, Mbiguà. Mais aussi sur l’île de San Martin. Le circuit supérieur est long de 650 mètres, il faut comptez une 1h pour faire le tour.

On découvre alors d’un côté une eau calme et limpide entre les îlots de végétation, où nous entendons les bruits de nos pas et les sifflements des oiseaux, et de l’autre côté, un bruit parfois assourdissant où l’eau chute et s’écrase contre les rochers.

La Garganta del Diablo ou la Gorge du Diable

Le Paseo Garganta del Diablo offre le point de vue le plus spectaculaire du parc. Il y a petit train qui nous emmène en une petite quinzaine de minutes à la passerelle longue de 1km permettant d’accéder au point de vue des Gorges du Diable. Ou pour les plus courageux, il suffit de suivre le sentier qui longe les rails du petit train. C’est l’endroit où le débit d’eau est le plus élevé. On se trouve à l’origine de la chute, juste au moment crucial où l’eau va plonger dans un tourbillon de brume. Sensations et « trempages » garantis. C’est à cet endroit que l’on se rend le plus compte de la puissance et du bruit de ces cascades. Un grand moment !

Un site unique bien que touristique

Nous avions entendu tellement de choses et vu tellement de photos sur ce site qu’il y avait un petit risque d’être « déçus ». D’autant que dans les reportages et les blogs que nous avions lu, la tendance est de montrer le meilleur, de sublimer les sites, notamment avec des vues aériennes qui embrassent l’intégralité des cascades. Nous avions donc un peur que la réalité soit un peu moins belle et sauvage que ne le laissaient entendre les récits et les photos… Nous avions en plus entendu que c’était un vrai parc d’attraction à la Disneyland…

Et de fait, une fois arrivé sur le site, il est facile de trouver cela « plus petit ». Lorsqu’on parcoure le site à pied, seule une partie des chutes est accessible. La vue du côté brésilien donne un meilleur aperçu du nombre de cascades accolées les unes aux autres.

Pour autant, le site est grandiose. Difficile de décrire la puissance qui se dégage des lieux. On se sent vraiment tout petit ici. C’est surtout lorsqu’on arrive au pied des « grosses » cascades qu’on se rend mieux compte.

Le sens de la vue n’est pas le seul sollicité et cela décuple l’expérience ! L’odeur de la jungle humide, le pépiement des oiseaux derrière le vacarme des trombes d’eau et les embruns d’eau qui se répercutent constamment sur la peau (en plus des piqures de moustiques ahahah) font travailler tous nos sens. C’est une expérience complète !

La faune et la flore sont vraiment incroyables ici. Il y a des papillons multicolores partout ! On croise aussi nombre de coatis, d’oiseaux et de reptiles…

D’ailleurs, concernant les coatis, ils sont mignons au premier regard mais c’est un vrai fléau ! Stéphanie nous en avait parlé comme elle était déjà venue quelques années plus tôt, mais nous en avons fait l’expérience. Ils sont un peu comme les singes en Asie. Dès qu’ils sentent la nourriture, ils se rapprochent gentiment, puis se ruent littéralement sur la bouffe et prennent tout ! Pas du tout impressionnés par l’être humain (sauf peut-être les gardiens du parc, reconnaissent-ils l’uniforme ?), et peuvent être dangereux parce qu’ils mordent (et on ne sait jamais s’ils ont la rage ou autre…). Bref il faut faire hyper attention. Des panneaux avertissent les touristes partout mais cela n’empêche pas certains de se faire avoir… D’ailleurs nous même en avons fait les frais, un coati qui est soudainement monté sur la table pour venir manger du fromage… On avait beau essayer de lui faire peur, rien à faire !

Concernant l’aspect « Disneyland », la fréquentation importante du parc implique nécessairement des infrastructures. Tout est aménagé, mais les passages inférieurs et supérieurs du côté argentin sont vraiment au milieu de la végétation, bien intégrés à l’environnement. Seul le petit train rappelle que l’on est dans un lieu touristique mais il a le mérite de rendre accessible au plus grand nombre certains sites plus éloignés (notamment la fameuse Garganta Del Diablo).

Les mauvais côtés de cette fréquentation touristique sont présents : hélicoptères qui tournoient au dessus de nos têtes, nombreux « jet boats » qui font vrombir leurs moteurs sur les eaux du fleuve. A certains endroits, on trouve des restes d’anciennes infrastructures (anciennes passerelles, etc.).

Globalement, nous n’avons clairement pas de regret d’être venus ici, et avons beaucoup apprécié l’endroit, même s’il est vrai que nous nous attendions à voir les sites autrement. Ce site est loin de tout, c’est sûr, mais c’est un des incontournables de l’Argentine !

La question que beaucoup se posent est : quel est le plus beau côté ? On vous fait une réponse de normands : les deux mon capitaine ! Chaque côté propose une vision différente et de beaux points de vue. Et si vous n’aviez qu’une journée ? Et bien ce serait une belle erreur ;)

Infos pratiques et logistique

La meilleure saison pour visiter les chutes d’Iguazu

Le niveau des chutes est à son maximum durant la saison des pluies qui atteint son pic en décembre et janvier. Mais cela signifie également qu’il y a de fortes chances d’être confronté à la pluie !

Avec 1900 mm d’eau par an, la région reste très humide toute l’année, il faut alors s’attendre être arrosé. Deux périodes d’accalmie relative apparaissent en mars avril et surtout juillet aout. Ce sont également des périodes où les températures sont un peu plus clémentes.

L’accès aux parcs depuis l’Argentine (Puerto Iguazu)

Nous pensions qu’il serait plus compliqué d’accéder aux deux parcs, notamment du coté brésilien car il faut passer à la frontière mais en fait, c’est relativement simple ! Il existe un visa spécial courte durée prévu pour l’occasion qui ne nécessite pas de formalités particulières, le chauffeur de bus s’occupe de tout (ce n’était pas le cas auparavant apparemment, il fallait faire le traditionnel tamponnage côté argentin et brésilien soit même) !

Pour aller au parc national d’Iguazu, côté argentin (la configuration la plus simple), il suffit de prendre le bus « Rio Uruguay » à la gare routière. Celle-ci est bien aménagée et vous n’aurez aucun mal à trouver un guichet pour prendre vos billets et trouver les horaires. Le trajet dure 30 min. Tarif : 150 pesos argentin A/R.

NB : Votre billet d’entrée, au tarif de 500 pesos argentin, permet une ristourne de 50 % le lendemain. Pour en bénéficier, il ne faut pas oublier de retourner au guichet la veille pour faire tamponner son billet et avoir ainsi une preuve.

Pour aller au parc côté Brésilien, c’est pas vraiment plus compliqué : départ du même endroit (mais pas aux mêmes horaires), toujours avec la compagnie « Rio Uruguay » mais cette fois-ci direction « Cataratas-Brasil ». Ce bus évite de passer par le centre ville de Foz do Iguacu (l’autre ville coté brésilien).

A la frontière, il est simplement nécessaire de s’arrêter au côté argentin (mais pas brésilien si vous faites l’aller retour dans la journée). Vous obtenez un visa spécial courte durée dans ce cas qui ne nécessite pas de formalités particulières, le chauffeur de bus s’occupe de tout (ce n’était pas le cas auparavant apparemment, il fallait faire le traditionnel tamponnage côté argentin et brésilien soit même) ! Le tarif est de 80 pesos Argentin A/R.

Le Parque das aves (parc des oiseaux)

Comme nous avions encore un peu de temps après la visite du côté brésilien avant de revenir à Puerto Iguazu, nous avons décidé de visiter le Parque das aves (parc des oiseaux), juste à côté.

Ce parc s’étend sur un espace de 17 hectares de végétation et permet de découvrir dans la forêt, environ 900 oiseaux de 180 espèces différentes (dont des perroquets, des aras, des chouettes, des colibris et surtout de magnifiques toucans). Dans ce parc, travaillent des biologistes et des vétérinaires en charge de soigner les animaux malades ou blessés. Certains des animaux soignés restent dans le parc (environ 50 %), 43 % des autres oiseaux sont nés dans le parc et les 7 % restants proviennent de réserves privées.

Le parc est organisé autour de 5 grandes volières réparties dans la nature, un parcours fléché permet de visiter la totalité du parc. Dans 4 volières, il est même possible d’entrer et d’admirer les oiseaux de près.

Outre les oiseaux, le parc abrite également des reptiles (crocodiles, serpents, iguanes), des papillons, des araignées, des casoars (un très grand oiseau d’environ 1,50 à 1,80 m, au plumage ressemblant à une chevelure noire, avec un casque vert-brun qui surplombe la tête) ou encore un redoutable Anaconda.

Un chouette parc pour le côté instructif car on peut y voir des oiseaux très difficiles à observer en liberté. Cependant, voir les oiseaux enfermés dans des cages, certes immenses mais quand même, nous pince toujours le cœur.

Et retour à l’aéroport, direction Salta et sa région, ultime étape en Argentine !

 

2 réflexions sur « Immersion aux colossales chutes d’Iguazu »

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