La côte Ouest, sauvage et authentique

La côte Ouest, sauvage et authentique

C’est sous la pluie que nous quittons la belle région de Wanaka pour nous diriger vers la côte Ouest pour retrouver la mer de Tasman et d’autres glaciers. Cette côte est très sauvage, entre forêt tropicale, montagnes et collines, cascades et plages de sable noir accueillant beaucoup de bois flottant.

Paysages sur la route

Les Glaciers « tropicaux »…

Ici les glaciers descendent des montagnes pour « finir » au milieu de la forêt tropicale (« rainforest »). Ce n’est pas tous les jours qu’on croise ce genre de paysages !

Le glacier Fox

Le glacier Fox parcourt pas moins de 13 km à travers les alpes du sud, descendant plus de 2600 mètres avant de finir, à environ 300 mètres au dessus du niveau de la mer, dans une forêt tropicale. Il est alimenté par quatre glaciers alpins qui reçoivent environ 30 mètres de neige par an. En haut des glaciers, la neige se densifie pour devenir de la glace bleue, sur des centaines de mètres de profondeur. Cette glace glisse vers la vallée fluviale plus plate, où elle mesure toujours 300 mètres d’épaisseur. Cet effet, associé aux importantes chutes de neige alimentant le haut du glacier, fait que les glaciers Fox et Franz Josef se déplacent environ dix fois plus vite que la plupart des glaciers de vallée.

En arrivant vers le Glacier Fox, nous voyons des panneaux indiquant où se situait le glacier en 1750 et en 1945… il faut continuer encore un petit bout de temps pour arriver au parking ! Déjà, ça commence à faire réfléchir… La balade d’une vingtaine de minutes depuis le parking permet d’arriver au point de vue du glacier. La fin de cette ballade, qui forme le point de vue, est un peu éloignée du glacier, et ça risque pas de s’arranger. Bien que le glacier ait continué à progresser entre 1985 et 2009, il est désormais en retrait. C’est pour nous plus attristant que décevant. Cela signifie que cette force de la nature qui devait être incroyable il y a encore des décennies se réduit à une vitesse astronomique…

Seules les randos guidées permettent de s’approcher de la « face » du glacier. Tout le long du chemin, des panneaux préviennent des dangers et des risques encourus et déconseillent de sortir des sentiers aménagés. Il y a en effet d’importants changements de volume sur les rivières qui s’écoulent, et de nombreux éboulements de pierres ou de glace.

C’est surement un peu plus sympa de marcher sur / dans le glacier, à travers ses petites cavités et dans ses grottes de glace bleutée. Mais, comme d’ailleurs la plupart des activités en NZ, c’est hors de prix ; surtout que depuis quelques années et en raison des mouvements du glacier, le seul moyen d’accéder au glacier est en hélico…

Pas très loin il y a aussi le lac Matheson, mais on l’a loupé sur la route ! :(

Évolution du glacier Fox depuis 2010

Le glacier Franz Josef

Aujourd’hui, le glacier Franz Joseph n’est plus accessible à pied, il faut y aller en hélicoptère et les 450$ demandés ne rentraient pas vraiment dans notre budget…

Plusieurs petites ou grandes randos sont donc à faire dans le coin. Nous avons d’abord fait celle qui se rapproche le plus du glacier, la Franz Josef Glacier Valley Walk. Celle-ci permet de se rapprocher du glacier en passant par une jungle luxuriante, puis par une zone lunaire, avant d’arriver au point de vue, encore une fois éloigné du pied du glacier. Ici aussi les hélicoptères sont devenus le seul moyen d’accéder au glacier, et tournent autour de nos têtes. Pour sûr ce business doit bien fonctionner !

Une autre balade, la Sentinel Rock Walk, permet de monter à un point de vue d’où on peut voir le glacier également. Des plaquettes informatives sont accrochées aux barrières montrant à quel point d’années en années, le glacier fond et recule. Il y a 18 000 ans, il s’étendait jusqu’à la mer à 19 km. Ces 10 dernières années ont été très marquées par la fonte du glacier. Le panorama nous permet de voir jusqu’où arrivait le glacier en 2007, c’est bluffant. Si nous étions venus ici il y a quelques années, nous n’aurions pas du tout eu le même spectacle sous nos yeux… C’est incroyable de voir les changements en si peu d’années. On se rend vraiment compte de l’effet du réchauffement climatique et ça fait tout de même un peu (voire beaucoup) flipper…

Alors que nous réfléchissons à faire d’autre randonnées, le ciel déjà fort menaçant se déverse sur la vallée. « Y’r’pleut » comme on dit chez nous ! Nous réfléchissons à l’option de profiter des Hot Pools du village mais 28$ par personne c’est encore une sacrée somme. Nous décidons donc de nous diriger vers une autre balade à quelques kilomètres de là à Okarito.

Évolution du glacier Franz Josef depuis 1907

… et des paysages sauvages

Okarito et ses kiwis

Arrivé à Okarito, le ciel est bleu, et pourtant au loin c’est encore des nuages noir qui se profilent. Perturbante cette météo Néo-Zélandaise… Nous nous lançons donc dans une randonnée de 1h30 qui grimpe à travers une foret verdoyante vers un point de vue à la fois sur le mer et sur le Glacier Franz Josef que nous pouvons voir au loin. Enfin, on le distingue parce que lui est resté sous les nuages et la pluie ! Une très belle balade ! Nous reprenons la route vers Hokitika.

Sculptures à Hokitika

Hokitika est une petite ville au bord de la mer. Les nombreux bois morts échoués sur la plage ont permis la création d’une sculpture au nom de la ville en haut de la digue, devant un fauteuil qui permet d’observer le coucher de soleil. Nous on appelle ce genre d’endroit des « spots-à-photo-instagram » ;)

C’est aussi une ville connue pour sa jade, appelée ici « pounamou ». Beaucoup d’échoppes vendent des sculptures de toutes sortes, à des prix pas forcément démocratiques (sauf lorsque la jade n’est pas du coin mais importée de Colombie britannique ou de Chine).

Le soir, on établit notre campement à l’arrière d’un pub en banlieue de la ville. Nous avions lu que les Hamburgers étaient très bon, nous sous sommes donc lancés comme nous n’avions pas gouté ceux de Queenstown ! Grosse déception, le pattie maison était très sec et sans saveur… décidément… et en plus l’aire de campement était infestée de moustiques ! Vraiment pas la meilleure nuit que nous ayons eu ;)

Les Pancakes Rocks

Le lendemain nous reprenons la route vers le parc national de Abel Tasman. Nous nous arrêtons en chemin voir les Pancakes Rocks. Pas besoin de faire de détour, c’est sur la route (à 42 km de Greymouth) et ça valait vraiment le coup !

Les Pancakes Rocks sont des falaises constituées de couches de calcaire surplombant la mer. Des morceaux de la falaise se sont décrochés avec le temps à cause du vent et de la pluie. Peu à peu, les dépôts de sédiments ont formé de la roche, qui semble constituée de multiples couches plates, ressemblant vaguement à des pancakes, d’où le nom ! Il aura fallu 30 millions d’années pour donner naissance à ces falaises. Le spectacle des vagues heurtant de plein fouet la côte est impressionnant. L’eau s’engouffre à l’intérieur des cavités et ressort sous forme de geysers. Il vaut mieux y être à marée haute pour optimiser les chances de voir ces « geysers », et il faut quand même que les vagues soient assez fortes. Peut-être faut-il venir un jour de tempête ?

Cape Foulwind et la baie de Tarauga

Puis un peu plus haut encore, un petit détour de la route nous permet d’arriver au Cape Foulmind et à la baie de Tauraga. De là nous pouvons observer des otaries à fourrure en train de se reposer sur les rochers. L’endroit est sympa, mais nous ne le recommanderions pas si vous n’avez pas vraiment de temps.

A la pointe de la côte Ouest, la région de Tasman

Nelson Lakes National Park

Petit arrêt rapide au lac de Rotoita au Nelson Lakes National Park. Nous étions un dimanche, donc beaucoup de bateaux de loisir étaient présents mais le coin est vraiment sympa et doit être très tranquille tôt le matin et tard le soir. Beaucoup de balades sont possibles entre 1h30 et 6h de marche. Le ponton du lac abrite une importante colonie d’anguilles impressionnantes !

Abel Tasman National Park

Ce parc est réputé pour sa beauté… Après tout ce que l’on à déjà vu, difficile de s’imaginer plus beau ! Ce parc comporte une des 9 « great walks » de Nouvelle-Zélande, à faire en autonomie/itinérance en plusieurs jours. Ces marches sont bien sûr à réserver à l’avance, notamment les plus demandées (Milford Sound par exemple).

C’est étonnant de voir la différence entre ce morceau de côte Nord et la côte Ouest d’où nous arrivons. Le paysage est totalement différent et pourtant si proche en terme de kilomètres. Sable blond, eau turquoise, forêt dense.

Le camping gratuit le plus proche se trouve à Motueka. Nous ne sommes pas les seuls et arrivons à gratter la dernière place dispo ! De nombreux « PVTistes » occupent l’espace, dont beaucoup de français.

Pour accéder au parc, la route s’arrête à Marahau. C’est d’ici que partent les taxi boat qui emmènent (ou ramènent) les marcheurs aux différents coins du parc. Nous nous décidons pour une rando de 8h via un taxi boat vers Bark Bay puis retour à pied vers le parking de Marahau. Le taxi boat est assez cher (42$ par personne pour aller à Bark Bay), du coup certains font une simple « boucle » depuis le parking de Marahau.

De plus, nous profitons d’un cadeau (merci les bébous !) pour nous offrir une autre journée de découverte du parc, en kayak de mer cette fois !

Armés de ce programme sans failles, nous déchantons un peu lorsque la pluie nous réveille le lendemain ! Pas question de faire 8h de randonnée sous la pluie ! (C’est bien sur Elise qui parle ;) ). Bien que nous nous soyons levés à 6h pour cela, nous sommes donc aller reporter notre taxi boat pour le surlendemain. Nous profitons d’être sur place pour aller voir le Split Apple Rock près de Marahau, histoire de pas perdre toute la journée… Puis retour à Motueka, plus précisément à la bibliothèque (prise d’assaut par les PVTistes de la veille…) pour une excitante journée de travail sur le blog… Nous avons toutefois eu un très beau coucher de soleil le soir même :)

Première expérience de kayak de mer à Abel Tasman

Le lendemain le soleil est de la partie ! On se retape la route vers Marahau (30 minutes de virages) pour notre journée de kayak.

Et quelle journée ! paysages magnifiques, le soleil, bref le top. On profite du peu de vent du matin pour s’éloigner de la côte et aller observer les otaries sur les rochers de l’île Adèle, au milieu de la baie. Puis petite pause sur une plage qu’on espérait déserte (mais il y avait plein de kékés venus faire du jet-ski et ski nautique). Enfin on repart en longeant le littoral pour rentrer, passant de plages en plages et le long de la végétation luxuriante, c’est magnifique.

Après Coquille Bay, la côte prend une forme de croissant avec dans le creux, Marahau, et juste derrière la pointe opposée, le Split Apple Rock vu la veille depuis la plage. On se décide à faire un « tout droit » pour y aller. Quelle idée ! Contrairement à ce matin, le vent s’est levé et forme des vagues presque perpendiculaires à notre direction… Bon point : le vent souffle vers les terres, donc pas de risque de se faire emmener au large. Mauvais point : on se prend les vagues sur le coté (par l’arrière) ce qui nous ballote. De plus, elles submergent régulièrement le pont du kayak – heureusement que nous avions des jupes !.

Elise, à l’avant du Kayak, n’en mène pas large, ayant limite le mal de mer (sa tendance au mal des transports s’applique à tout véhicule !). A l’arrière, Julien tente de la rassurer tout en naviguant le kayak au gouvernail pour bien prendre les vagues… A l’approche de la dernière pointe nous séparant du rocher, le doute s’installe… Au pied de cette falaise, avec le vent et les vagues qui nous poussent vers les rochers, on hésite quand-même à faire demi-tour.

Étant si « proches » du but, on continue tout de même, tout en sachant qu’il faudra ramer dans l’autre sens une fois arrivés… On aura donc « vu » le split apple rock, mais de loin seulement car dès qu’on l’a aperçut on a fait demi-tour !

Nous avons finalement réussis à revenir au point de rendez-vous avec 30 minutes d’avance pour le retour du kayak. On était contents de poser le kayak et de se dégourdir les jambes !

Comme on est en avance, nous posons le kayak sur la plage et partons à quelques mètres de là nous mettre à l’abri du vent. Puis quand arrive l’heure du RDV avec le loueur, nous revenons vers le kayak… qui a disparu !

Coup de panique… Non il n’est pas parti au large. Ou peut-il être ? Nous demandons au petit bonheur la change à une personne s’il n’aurait pas vu notre Kayak, il nous répond qu’il l’a ramené à la base ! Comme il n’avait vu personne autour, il a pensé que des touristes l’avaient simplement laissé là… Bref, il accepte de nous ramener à la base (à 3 km de là) pour que l’on récupère nos affaires laissées dans la kayak.

Sur place, en bons « donneurs de leçon », le personnel de la base ne nous a pas du tout aidé à ranger le matériel, nous regardant faire en buvant une bière et prétextant qu’avec le soleil il faisait trop chaud pour bouger. Dommage pour cette petite note négative à la fin d’une super journée !

« Petite » randonnée de 27 km dans le parc

Le lendemain, après un énième trajet Motueka – Maharau, nous embarquons dans notre taxi boat à 9h.

La baie de Maharau ayant des marées importantes, il n’existe pas de jetée permettant d’embarquer. On embarque donc dans la bateau sur la terre ferme, le bateau posé sur une remorque. Puis le bateau et l’équipage est tracté par de vieux tracteurs sur la plage pour être mis à l’eau.

Petite surprise, le bateau avant de nous emmener à Bark Bay nous fait une petite visite de la côte, avec passage à l’Apple Slit Rock (ce qui est plutôt un détour), par l’île Adèle (pour observer les otaries) le tout en mode « à fond » avec quelques virages serrés pour impressionner les enfants à bord ;)

Une heure plus tard, nous débarquons pieds dans l’eau à Bark Bay ! Nous avons fait la randonnée en compagnie de Clémence, une chouette française rencontrée.

De Bark Bay à Anchor Bay, les paysages sont très sympas. Après c’est différent. Le chemin devient un peu long et répétitif. Heureusement que nous n’avons pas fait un aller retour comme beaucoup le font car ça aurait été trop ennuyeux. Il y a assez peu de points de vue pendant une longue période et on marche tout le temps sur le chemin dans la forêt. Nous aurons donc fait 27km en 8h avec une pause déj de 1h. Nous étions lessivés à la fin, mais nous avons eu encore une fois une chance inouïe avec le temps ! !

C’est donc fourbus mais contents qu’on a retrouvé le campervan, direction Nelson cette fois pour dormir, car nous voulions nous rapprocher le plus possible de Picton ou nous prenons le ferry pour l’île du nord le lendemain. Le seul camping gratuit et autorisé ici est un parking public en plein centre de la ville. Autant dire que cela ne nous emballait pas vraiment après quasiment 2 semaines en pleine nature.

Une côte magnifique

La côte Ouest de l’île du sud de la Nouvelle-Zélande est vraiment magnifique. Les paysages que nous avons croisés sont variés, uniques en leurs genres et très sauvages. Nous avons beaucoup aimé !

Cette côte mériterait qu’on lui consacre plus de temps. Nous aurions notamment aimé pouvoir aller, dans le Nord, à la Golden Bay et de l’autre coté dans la région de Malborough vers Picton…

Ce qui est sûr, c’est que l’on recommande vraiment cette partie de la Nouvelle-Zélande ! On y reviendra peut-être…

Demain nous prenons la direction de l’île du Nord !

5 réflexions sur « La côte Ouest, sauvage et authentique »

  1. Merci beaucoup de nous faire voyager ainsi avec vous, vos photos sont superbes, avec une mention particulière pour les arabesques d’eau bleue sur sable blond de Split Apple Rock, dans Abel Tasman National Park, puis pour celles de la baie de Manahau !
    Continuez, on vous regarde ! et on vous souhaite encore plein de belles choses pour la suite.
    Bons baisers
    Michel avec Annick

    1. Coucou ! Merci pour ces mots, c’est très sympa 🙂 Et merci pour vos vœux, qu’on a bien reçu et qu’on a lu bec intérêt ! Bisous et à bientôt. Élise & Julien

  2. Y’a pas à dire: dès qu’il y a du beau temps, on a envie d’être avec vous !
    En particulier, aux Pancake Rocks et lors de votre randonnée au Parc National d’Abel Tasman.

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